Les Irlandais de Montréal
Depuis 1833, les armoiries de Montréal affichent le trèfle en reconnaissance de la présence irlandaise. Ce dossier, au travers de nombreux articles, explore cette immigration déterminante.
À la fin du XIXe siècle, et jusqu’en 1900, les Irlandais forment le deuxième groupe ethnoculturel en importance à Montréal. C’est dire l’importance de cette immigration dont de multiples facettes seront décrites dans ce dossier.
Entre 1815 et 1870, les immigrants irlandais, souvent d’origine modeste, arrivent par centaines de milliers au Canada. La majorité de ceux qui s’installent au Québec sont catholiques. Ce mouvement de population connait un tournant en 1845. La Grande Famine qui assiège l’Irlande touche alors particulièrement les petits agriculteurs catholiques qui fuient par milliers. Dans les années qui suivent, des dizaines de milliers d’Irlandais émigrent dans de terribles conditions et s’installent durablement en Amérique du Nord, notamment à Montréal.
Les Irlando-Montréalais contribuent à l’industrialisation de la ville et sont de tous les grands chantiers de construction. Soumis à de rudes conditions de travail et de vie, ils participent aussi à l’essor du mouvement syndical. Ils investissent plusieurs secteurs ouvriers, particulièrement Griffintown longtemps considéré comme leur quartier. La communauté irlandaise catholique prend une telle ampleur au cours du XIXe siècle qu’elle y développe un réseau d’institutions et d’activités, principalement autour de l’église Sainte-Anne. Ailleurs dans la ville, plusieurs Irlandais, majoritairement protestants, se démarquent comme riches commerçants et se fondent à la bourgeoisie anglophone.
Massive au XIXe siècle, l’immigration irlandaise à Montréal se fait discrète au XXe siècle. Pourtant son héritage est toujours présent, que l’on pense à des figures emblématiques, tels Joe Beef ou le père Dowd, à des hommes politiques d’origine irlandaise, nombreux dans l’histoire récente, ou au défilé de la Saint-Patrick qui attire les foules chaque année.