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Être policier ou policière à Montréal

Partez à la découverte de l’histoire de la police de Montréal, de ses débuts non officiels à sa modernité actuelle, en vous penchant sur son évolution générale comme sur des cas exemplaires.

Peut-on affirmer que la police est un reflet de la société et de son temps? Il est tout du moins certain que celle de Montréal a évolué avec sa ville, selon les nouveaux besoins, les changements socioéconomiques, la révolution des mœurs et de l’opinion publique. C’est pourquoi ce dossier de Mémoires des Montréalais consacré à la police de Montréal porte un regard large sur cette organisation. Grâce à des articles nombreux et variés, il dévoile les policiers montréalais et leur administration à diverses étapes de leur histoire.

La présence d’un service de police dans une ville telle que Montréal est de nos jours une évidence. Mais cela n’a pas toujours été le cas. En effet, la métropole québécoise jouit d’une police municipale officielle seulement depuis 1865. Avant cette date, la justice était appliquée par des juges de paix et des connétables, de simples citoyens, quand la garnison n’est pas appelée en renfort. Vous découvrirez ces prémisses, et bien plus, dans les articles de ce dossier qui sont articulés autour de quatre périodes clés de l’histoire policière montréalaise. Ils décrivent l’évolution du métier de policier et de l’institution qui l’encadre.

D’autres textes permettent de mieux comprendre cette profession. Ils s’attardent sur des particularités telles que les spécialités techniques ou l’évolution du rôle des femmes. Plusieurs sujets sont ainsi traités. Par exemple, un texte montre comment la force publique assure le service d’ambulance par intermittence de la fin du XIXe siècle à 1984. Un autre article explique pourquoi les Montréalais et les Montréalaises composent le 911 pour accéder à tous les services d’urgence seulement depuis 1985.

Bien sûr, la police est mêlée de près à des événements qui ont marqué la ville et, parfois, elle est au cœur de ces événements. On le découvre dans des articles comme celui sur la Loi sur les mesures de guerre. Lorsqu’elle a été exceptionnellement appliquée, notamment en 1970 lors de la crise d’Octobre, cette loi a eu des conséquences majeures sur le travail des policiers montréalais.

Des policiers vedettes aux héros ordinaires

Des policiers exemplaires ou des personnages liés au service d’ordre public sont aussi le sujet de divers articles qui révèlent des facettes de la petite et de la grande histoire de Montréal. Saviez-vous que Louis Cyr, l’homme fort du Québec de la fin du XIXe siècle, a été policier à Montréal? Connaissez-vous Georges Farah-Lajoie, immigrant de Syrie, qui s’est engagé dans la police montréalaise en 1906 et a mené des enquêtes retentissantes dans les années 1920? Vous découvrirez aussi le parcours de personnages qui ont frappé les esprits en arrêtant de célèbres criminels québécois, comme le détective Silas Carpenter, ou en luttant contre le crime et la corruption, comme le directeur adjoint de la police Pacifique Plante.

Enfin, les témoignages d’anciens policiers vous feront entrer dans la vie de ces femmes et de ces hommes qui travaillent au service de leurs concitoyens. Un policier sportif témoigne de son expérience au sein de l’originale escouade à ski du mont Royal, tandis qu’un autre, pionnier du désamorçage de bombes, relate comment il a combattu le terrorisme urbain. Ils racontent des péripéties personnelles, mais font aussi part d’un pan de la vie montréalaise. À l’image de ce dossier qui, en contant la police de Montréal à différentes époques, évoque l’histoire de la ville elle-même.

Ce sujet est aussi bien documenté sur le site du Musée de la police de Montréal, qui donne accès à une foule de capsules historiques, par exemple celles de Robert Côté. Quelques-unes des chroniques de cet ancien policier ont été adaptées et se retrouvent dans ce dossier.

L’élaboration de ce dossier a bénéficié du soutien du Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal de l’Université du Québec à Montréal, notamment grâce à l’expertise de l’historien Paul-André Linteau et à deux contrats de recherche alloués à Renaud Béland et à Emilie Girard.