Montréal, un siècle radiophonique
Les Montréalais et Montréalaises ne collent plus l’oreille à un récepteur radio. Cependant, un siècle après son apparition, la radiodiffusion fait toujours partie du paysage de la métropole.
Dans le cadre du centenaire de la radiodiffusion au Canada et en partenariat avec la Société québécoise des collectionneurs de radios anciens, le Centre d’histoire de Montréal propose Montréal, un siècle radiophonique, un nouveau dossier de Mémoires des Montréalais. Après en avoir consulté les nombreux articles, vous pourrez prendre part aux célébrations en visitant le site du Centenaire de la radiodiffusion au Canada.
Plusieurs articles explorent les débuts de la radio. Vous apprendrez qu’une compagnie montréalaise retransmet des émissions expérimentales dès 1919 et qu’une prouesse technologique majeure marque l’histoire des télécommunications au Canada en 1920. Un peu plus tard, une station radiophonique montréalaise est une des premières au monde à diffuser selon un horaire régulier. Puis, en 1922, la radio commerciale arrive à Montréal : les « auditeurs invisibles » entendent de la musique, de l’information utile, et déjà des publicités! L’engouement pour la radio est tel qu’usines, commerces spécialisés, ateliers de réparation se multiplient dans le deuxième quart du XXe siècle. En 1929, Montréal produit à elle seule environ 100 000 récepteurs par année! La catégorie « Appareils radiophoniques, vente et service » de l’annuaire Lovell compte près de 140 entreprises montréalaises en 1950!
Des émissions à profusion et dans tous les styles
Mais qu’écoutent les Montréalais d’alors? Au courant des années 1920, la musique transmise sur les ondes est principalement jouée en direct : les studios de radio accueillent des orchestres et des musiciens célèbres. Les stations s’invitent aussi dans les salles et cabarets de la métropole pour émettre en direct des concerts et des soirées dansantes. Les divertissements musicaux sont plus accessibles que jamais! Le monde du sport est également en bonne posture. En 1928, pour la première fois, le public de la métropole écoute un match de hockey radiodiffusé en direct du Forum de Montréal. Selon les journaux de l’époque, l’événement est un véritable succès. Au cours de la décennie suivante, les radioromans québécois se développent et restent populaires jusqu’à l’arrivée de la télévision. À Montréal, Robert Choquette crée le premier radioroman québécois, émis de 1935 à 1938. En 1950, avec un objectif plus spirituel, monseigneur Léger obtient pour un mois 15 minutes quotidiennes d’antenne à la station CKAC. Cette émission est le commencement d’une grande manifestation religieuse des Canadiens français, retransmise jusqu’en 1970.
Le dossier Montréal, un siècle radiophonique présente bien d’autres figures marquantes des ondes montréalaises. Il s’intéresse par exemple à l’influent Augustin Frigon. Cet ingénieur, chargé dès 1923 de réduire les interférences radiophoniques, est plus tard membre de la commission qui conduit à la réglementation de la radiodiffusion. Dans les années 1930, il intègre la nouvelle Société Radio-Canada et en devient directeur général. Si les débuts de la radio sont une affaire d’hommes, certaines femmes s’imposent rapidement. Une Montréalaise prend le microphone pour le tout premier concert radiodiffusé en direct au Canada! Dans les années 1930, deux activistes montréalaises, Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain, sont à la tête de nouvelles émissions consacrées aux droits des femmes. L’auditoire reçoit ainsi une éducation politique et civique aux quatre coins de la province!
Pionnière des ondes hertziennes, la ville de Montréal s’est ainsi lancée dans la longue et foisonnante aventure radiophonique. Le dossier Montréal, un siècle radiophonique vous entraîne à la découverte de cette technologie, incontournable dans l’histoire montréalaise.