Le Chaînon, association d’entraide pour les femmes
L’œuvre charitable et sociale du Chaînon s’est modernisée en préservant un accueil unique et familial. L’action de cette association vouée aux femmes demeure ainsi incomparable et inestimable.
Mémoires des Montréalais consacre un dossier à la plus grande maison d’hébergement temporaire pour femmes en difficulté au Québec. Depuis sa fondation à Montréal en 1932, l’Association d’entraide Le Chaînon offre un accueil inconditionnel, sécuritaire et gratuit aux femmes les plus démunies. Pour améliorer les conditions de vie des femmes marginalisées, Yvonne Maisonneuve, la fondatrice, s’est appuyée sur la Providence mais aussi sur l’amour du service, du partage et de son prochain. Depuis les années 1930, l’esprit qui guide le fonctionnement de l’organisme implique de limiter les règles et de s’adapter aux besoins de chaque femme. En cela, il est toujours novateur.
Chaque article de ce dossier illustre une facette du Chaînon, qu’elle relève de sa riche histoire ou de sa vivante actualité. Le premier texte détaille l’évolution du Chaînon, dont les principales étapes sont la mise en place de l’œuvre au moment de la Grande Dépression, le déploiement de la mission charitable jusqu’en 1965, puis l’adaptation de l’association à de nouvelles réalités socioculturelles. La vie d’Yvonne Maisonneuve, mère du Chaînon, est le sujet d’un article tant son action est exceptionnelle et mémorable.
Un texte porte sur le fonctionnement de la Maison d’accueil, ou plutôt des Maisons d’accueil, car ces lieux d’hospitalité inconditionnelle et de générosité ont été nombreux et ont offert des services variés. Certaines maisons ont été le refuge de fillettes malmenées par la vie, un article leur est réservé. Un autre a pour objet la Protection de la jeune fille : de 1938 à 1951, ce service d’accueil aux gares et aux ports de Montréal avait pour but de sauvegarder l’âme des jeunes filles et de les réadapter à une vie normale et chrétienne. Un texte explique comment Yvonne Maisonneuve était guidée par sa foi en la Providence et comment elle voulait aider matériellement et spirituellement ses protégées. Il met aussi en évidence l’évolution des modes de financement, passant de la charité chrétienne aux contributions laïques.
Les personnes qui ont collaboré avec Yvonne Maisonneuve ou ont pris sa succession sont les sujets des derniers articles. Il s’agit bien sûr des Associées, des femmes à l’esprit missionnaire dont le travail apostolique et laïque était de soutenir gracieusement les femmes en difficulté. Le riche témoignage de l’une d’entre elles est au cœur d’un des textes du dossier. L’action des salariées et des nombreux bénévoles est aussi soulignée, notamment celle de porte-paroles de renom.
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L’élaboration de ce dossier a bénéficié du soutien du Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal de l’Université du Québec à Montréal, notamment grâce à l’expertise de l’historien Martin Petitclerc et au contrat de recherche alloué à Annick Desmarais, de même que de la collaboration de la Fondation Le Chaînon.