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Mouvance et adaptation du Chaînon

28 septembre 2023

Depuis 1978, Associées et bénévoles ont su adapter la gestion et la structure du Chaînon aux nouvelles réalités pour offrir des services toujours pertinents. Ce travail colossal doit être souligné.

Friperie Chaînon

Photo couleur d’un couple de personnes âgées se tenant debout dans un magasin de vêtements.
Archives Le Chaînon
De 1978 à 2022, plusieurs changements, plusieurs adaptations ont transformé Le Chaînon. Il est important de les relater, car c’est l’œuvre de nombreux intervenants et d’évènements inattendus, mais assumés.

En 1978, la situation du Chaînon est fragile : plusieurs Associées, pour diverses raisons, quittent le Chaînon et il faudra compter sur du personnel salarié pour poursuivre l’accueil. Mais où trouver l’argent pour rétribuer ces employées? Les Associées refusent de se tourner vers des subventions gouvernementales afin de garder la liberté d’action et de décision. La croyance que la Providence veille sur l’œuvre a longtemps été le leitmotiv des Associées et semble en contradiction avec les demandes de financement gouvernemental.

Une solution audacieuse et ardue se met en place. Les Associées Lucie Morissette, Monique Bérubé et une bénévole, Thérèse Godin, organisent un bazar en 1983, qui sera en activité jusqu’en 2000. Il produira annuellement des résultats financiers importants et, par ricochet, la visibilité du Chaînon croîtra. En 1984, une autre activité de financement est créée. La Friperie du Chaînon, magasin de vêtements usagés, située au 1965, rue Mont-Royal Est et gérée entièrement par un couple bénévole, Mariette et Guy Moreau. La Friperie fermera ses portes en 1998.

En 1985, les Associées confient la direction à Jeannine Gagné. Fernande Themens s’attelle au défi des ressources humaines. Un coup de pouce de la Providence fait entrer Claire Léger au conseil d’administration du Chaînon. Vice-présidente des Rôtisseries Saint-Hubert, gestionnaire habile et bienveillante, elle a une grande influence et apporte sa précieuse expertise et ses liens importants dans le milieu des affaires. Claire occupe la présidence du conseil de 1996 à 2010.

Experte et bénévoles au service du Chaînon

Bazar Chaînon 1988

Photo couleur d’une femme prenant la parole sur une scène avec une découpe grandeur nature d’un homme avec une pancarte disant « Ça marche le Bazar! » à côté d’elle. Une femme se trouve en retrait à droite de la photo sur la scène.
Archives Le Chaînon
En 1986, Le cagibi du Chaînon (magasin de meubles usagés) est instauré à l’initiative d’un autre couple bénévole : Marcelle et Rosaire Depelteau. Situé près de la Friperie, il n’ouvre ses portes que peu d’années, le transport des meubles s’étant avéré difficile. L’année 1987 (année internationale des sans-abris) favorise l’implantation d’un nouveau service par Le Chaînon : l’accueil de nuit. La Fondation J.A. DeSève subventionne cette initiative.

En 1989, Le Chaînon devient un organisme associé de la Fondation J.A. DeSève. Cette association assure un financement important et récurrent en échange de l’intégration de trois membres de la fondation au conseil d’administration du Chaînon. Cette alliance fournira une certaine sécurité financière, laquelle se perpétuera jusqu’à la création de La Fondation Le Chaînon.

En 1993, Fernande Themens prend la direction. Un autre service naît en 1993, en collaboration avec l’Office municipal d’habitation de Montréal : nommée la Maison Yvonne-Maisonneuve, cette maison de chambres pour femmes âgées ayant un profil itinérant est située au 4898-4899, rue Saint-Denis. Cet hébergement sera réaménagé en 2003 au 4194 rue De Bullion.

Les besoins financiers augmentent au rythme de la croissance des services, c’est pourquoi en 1994 un autre magasin de vêtements et de meubles usagés est mis en place : Le coffre aux trésors du Chaînon s’installe au 60, avenue du Mont-Royal Ouest.

De grandes transformations

Livre Chaînon 1998

Photo couleur montrant cinq personnes debout sur un balcon au deuxième étage. L’une tient un livre que tous regardent, sauf elle qui regarde vers l’homme à gauche.
Archives Le Chaînon
En 1996, les Associées cède la responsabilité légale du Chaînon au conseil d’administration en modifiant la charte et les règlements généraux. Et c’est cette même année que la direction générale du Chaînon est confiée à une personne extérieure au groupe d’Associées. Hélène Beausoleil relève le défi de rester fidèle aux valeurs et d’apporter des idées innovantes tout en continuant d’œuvrer aux côtés d’Associées qui sont toujours en action. En 1998, un livre relatant l’histoire du Chaînon est publié chez Stanké. Intitulé Le Chaînon : La maison de Montréal, il a été rédigé par Sylvie Halpern.

L’année 2000 est marquée par l’arrivée d’une nouvelle directrice, Marie-Hélène Houle. En février, Le coffre aux trésors du Chaînon est détruit par un incendie. Il sera relocalisé, après bien des efforts, au 4375, boulevard Saint-Laurent.

En 2002, Le Chaînon fait son entrée sur le Web. En 2003, les services de la Maison Yvonne-Maisonneuve sont déménagés au 4194, rue De Bullion, dans une bâtisse construite pour Le Chaînon grâce au programme fédéral Initiative de partenariats en action communautaire. Cette même année, Le Chaînon voit avec regret Yvon Deschamps et Judi Richards prendre leur retraite en tant que porte-parole du Chaînon.

En 2010, Claire Léger quitte le conseil d’administration du Chaînon. La Fondation J.A. DeSève assure toujours son soutien financier, mais un seul représentant est dorénavant présent au conseil d’administration du Chaînon. En 2011, Marcèle Lamarche succède à Marie-Hélène à la direction générale. Une campagne de souscription majeure et ciblée permet au Chaînon de devenir propriétaire de la bâtisse qu’il occupe au 4373, avenue de l’Esplanade.

De nouvelles sources de financement

Chaînon 2011 achat maison mère

Photo couleur montrant deux hommes assis derrière une table. Celui à gauche signe un document.
Archives Le Chaînon
En 2014, Le coffre aux trésors subit un changement de nom. Il sera désormais Le Magasin du Chaînon. Toujours en 2014, après bien des efforts, La Fondation Le Chaînon est mise sur pied, grâce à l’implication de nombreuses personnes du milieu des affaires. Marcèle Lamarche agit comme directrice de la Fondation et de la Maison d’hébergement. Au départ de Marcèle, Sylvie Bourbonnière devient la directrice de la Fondation.

En 2016, les administrateurs, croyant que la pérennité et l’expansion des services du Chaînon passeront par l’obtention de financement gouvernemental du Programme soutien aux organismes communautaires, se font persuasifs et recueillent l’aval des Associées pour présenter une demande. Ceci annonce un changement majeur pour le groupe des Associées.

En 2017, la Ville de Montréal inaugure un parc en l’honneur de Yvonne Maisonneuve, fondatrice du Chaînon au 360, avenue des Pins Ouest, Montréal.

En décembre 2019, Le Chaînon crée la Maison Sainte-Marie, située dans la rue Berri, elle offre à 49 femmes la possibilité d’y demeurer pour une période transitoire de cinq ans. Cette maison est un don du groupe Fraternité Eucharistique et est rénovée en collaboration avec la Ville de Montréal.

En 2020, une nouvelle personne, Sonia Côté, prend la direction du Chaînon, après le départ de Linda Beauparlant qui avait succédé à Marcèle Lamarche en 2019.

Cet article a été rédigé par les Associées Jeannine Gagné et Fernande Themens.