En 1848, l’architecte George Browne conçoit les plans d’une résidence pour John Molson Jr., le fils du fondateur de la brasserie Molson. La famille Molson conserve la résidence jusqu’au début du 20e siècle, alors que Charles B. Gordon en devient le propriétaire. La demeure, avec sa grande véranda, reflète l’architecture des villas que se fait construire la bourgeoisie.
À l’époque de la construction de la maison, Montréal connaît des changements importants sur les plans économique et démographique. Le Vieux-Montréal devient de plus en plus un secteur portuaire, industriel et commercial, entraînant un déplacement des zones résidentielles. La montagne, lieu de prestige, attire les mieux nantis.
Le flanc nord de la montagne se développe, notamment le secteur de Côte-des-Neiges qui devient un lieu de loisir. En y faisant construire une demeure, John Molson Jr. s’offre donc un lieu de repos à l’écart de la ville et à proximité de divertissements, tels que des clubs privés, des tavernes et des hôtels.
Le 28 juin 1938, la Corporation de l’Oratoire acquiert la propriété, en même temps que celle où se trouve la maison Mary Jane Mackin (aujourd’hui résidence Marcel-Taillefer).
En 1955, le bâtiment est aménagé pour accueillir la manécanterie des Petits Chanteurs du Mont-Royal. En 1985, à l’occasion des trente ans d’existence de la formation musicale, on projette d’agrandir le bâtiment afin de mieux répondre aux besoins. Divers problèmes retarderont le projet et il faudra attendre jusqu’en 1992 pour l’inauguration de la nouvelle aile. Haut d’un étage et se déployant vers l’arrière, l’ajout s’harmonise au bâtiment d’origine.
Situé en retrait du sanctuaire, sur un grand terrain gazonné où poussent plusieurs arbres matures, le pavillon des Petits Chanteurs du Mont-Royal se trouve sur un site qui rappelle ses origines, celles de lieu de villégiature et donc, celles de la montagne utilisée pour ses caractéristiques naturelles.