Les Autochtones à Montréal
Depuis 2017, les armoiries et le drapeau de la Ville de Montréal comportent un symbole autochtone. Une reconnaissance de la présence millénaire des Premières Nations sur l’île de Montréal.
Les traces d’occupations humaines les plus anciennes trouvées sur l’île de Montréal, à ce jour, remontent à environ 5000 ans. Plusieurs sites archéologiques renseignent en effet sur la présence d’humains appartenant à diverses traditions culturelles et participant aux réseaux commerciaux, politiques et idéologiques de la région, au cours des millénaires.
Entre les années 1000 et 1500 de notre ère, les Iroquoiens du Saint-Laurent occupent l’île de Montréal. Jacques Cartier visite en 1535 un de leurs villages, Hochelaga. Vers 1580, les Iroquoiens quittent la vallée du Saint-Laurent et, lorsque les premiers colons français s’établissent sur l’île, en 1642, Hochelaga n’existe plus, mais ce territoire est toujours un lieu de campement pour plusieurs nations autochtones. La création de la mission jésuite de Kahnawake, sur la rive sud de Montréal, où une communauté mohawk habite toujours, remonte à cette époque.
En marge du conflit franco-anglais, les échanges de produits européens contre des fourrures déterminent les relations entre Français et Autochtones : trocs, pourparlers et fêtes marquent le début du XVIIe siècle. En 1701, le gouverneur de Callière invite à Montréal 39 nations autochtones pour négocier la Grande Paix, signée grâce à l’entremise du chef huron Kondiaronk. Après la Conquête, les relations anglo-autochtones sont définies par la Proclamation royale de 1763. Elle garantit aux Autochtones des droits qui, dans la pratique, sont souvent violés. Les premières réserves modernes apparaissent en 1851, quand le Parlement du Canada-Uni donne l’usage de terres à certaines « tribus de Sauvages » dans le Bas-Canada (Acte pour mettre à part certaines étendues de terre pour l’usage de certaines tribus de Sauvages dans le Bas-Canada).
Aujourd’hui encore, les Autochtones sont présents sur et autour de l’île de Montréal, notamment dans la réserve de Kahnawake. La ville accueille annuellement des évènements tels que le pow-wow de juillet ou le Festival Présence autochtone. Plusieurs institutions muséales et culturelles montréalaises soulignent aussi l’importance de l’histoire autochtone.
Ces quelques lignes ne peuvent bien sûr pas suffire pour présenter l’histoire et la culture des Autochtones résidant sur l’île de Montréal par le passé et aujourd’hui. C’est pourquoi ce dossier, qui leur est consacré, livre diverses facettes de leurs civilisations en multipliant les points de vue. Certains articles décrivent les découvertes archéologiques qui lèvent le voile sur les modes de vie des premiers habitants de l’île, bien avant l’arrivée des Européens. D’autres fouilles archéologiques racontent elles les relations entre les Autochtones et les Européens et font l’objet de plusieurs textes. Des articles sont ainsi consacrés à la description de leur vie quotidienne alors que d’autres décrivent les faits et gestes d’un personnage en particulier. Des textes révèlent des épisodes méconnus, comme l’existence d’esclaves à Montréal, d’autres illustrent la présence autochtone, parfois discrète, mais bien réelle, dans la métropole québécoise contemporaine. Assurément ce dossier s’étoffera encore au cours du temps, car il y a beaucoup à découvrir et à faire découvrir à propos des Autochtones de Montréal.