Le mont Royal est un élément, géographique et culturel, dominant de l’île de Montréal. Il a marqué l’occupation humaine du territoire montréalais, et cela, bien avant la fondation de la ville.
Mont Royal - photo de Anna Katycheva, concours photo
On a un aperçu de l’intérêt de ce site lors du bref passage de Jacques Cartier à Hochelaga, village situé au pied de la montagne. En effet, à l’automne 1535, l’explorateur se rend sur le sommet avec des Iroquoiens du Saint-Laurent pour qu’ils lui décrivent les voies de passage vers l’amont du fleuve. Et plus d’un siècle plus tard, c’est au tour de Maisonneuve d’être accompagné, cette fois par des Algonquins, jusqu’au sommet où on lui raconte l’histoire de l’île. Mais l’archéologie nous dévoile des aspects du mont Royal encore plus anciens...
Des cimetières avant les cimetières
Plusieurs dizaines de sépultures humaines préeuropéennes ont été découvertes depuis le XIXe siècle sur les versants du mont Royal, plusieurs du côté de Westmount, d’Outremont, du centre-ville, et quelques-unes le long du chemin de la Côte-des-Neiges. L’âge de la plupart de ces inhumations reste à ce jour indéterminé, mais il est vraisemblable qu’elles couvrent une fourchette de temps de plusieurs millénaires. Il va donc sans dire que la montagne a servi de cimetière bien avant l’apparition des vastes étendues de pierres tombales actuelles.Difficile d’imaginer aujourd’hui le secteur du centre-ville situé devant l’Université McGill occupé par un village iroquoien palissadé, mais c’est bien ce qu’il y avait là au XVIe siècle. Le site Dawson, trouvé vers 1860 lors de travaux liés à l’expansion urbaine, pourrait même correspondre au Hochelaga décrit par Cartier. Une très grande quantité d’artefacts, principalement des fragments de poterie, et plusieurs sépultures témoignent d’un site villageois d’Iroquoiens du Saint-Laurent, sur le versant sud-est du mont. À l’automne 2016, quelques segments de sols épargnés par les perturbations modernes ont été mis à jour à l’intersection des rues Peel et Sherbrooke, étendant la superficie de ce même site vers l’ouest.
Une pierre pour tailler des outils
Cornéenne du mont Royal
Aujourd’hui, on a oublié les anciens toponymes de langues autochtones qui ont désigné cette colline montérégienne à travers les millénaires. Mais des traces ténues nous rappellent avec raison que le mont Royal, nommé ainsi par Cartier en 1535, a connu des appellations beaucoup plus anciennes. Des dénominations dont seul le mont Royal lui-même saurait se souvenir.