Quartiers disparus
De 1950 à 1970, Montréal est le théâtre d’un grand chambardement. Trois quartiers disparaissent, en tout ou en partie : le Red Light, le Faubourg à m’lasse et Goose Village.
Une ville n’est pas un objet figé, c’est un corps en perpétuel mouvement, en perpétuel changement. Cette évolution inéluctable s’est incarnée à Montréal dans la disparition de portions de quartiers ou de quartiers entiers entre 1950 et 1975, période de modernisation mondiale. Les raisons officielles des démolitions étaient un manque de salubrité des logements existants et les besoins créés par de grands projets : l’Exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques de 1976. Montréal était à un moment charnière de son histoire.
La ville ancienne a fait place à une métropole moderne. Pour ces questions de salubrité et de modernisation, de vieux quartiers comme le Red Light, Goose Village et le Faubourg à m’lasse disparaissent en tout ou en partie : 10 000 Montréalais ont été expropriés de 3 quartiers où foisonnait une vie insoupçonnée. Sous un paysage urbain en apparence similaire, ces morceaux de ville cachaient une personnalité distincte. Cette couleur locale renforçait l’appartenance de ceux qui y habitaient.
Ce dossier regroupe des articles réalisés avec le matériel de l’exposition-documentaire Quartier disparus, présentée au Centre d’histoire de Montréal du 15 juin 2011 au 1er septembre 2013, de même que quelques textes tirés du livre Quartiers disparus. Red Light, Faubourg à m’lasse, Goose Village, rédigé sous la direction de Catherine Charlebois et Paul-André Linteau (Les éditions Cardinal, 2014). Vous y trouverez tous les montages vidéo présentés dans l’exposition, avec les témoignages d’anciens résidants et d’experts qui nous racontent cette époque. Les anciens résidants de ces quartiers conservent la mémoire de ces lieux. Ils relatent la ville qu’ils ont vécue et ils vous font découvrir leur maison, leurs rues, leurs commerces, leur Montréal.