Lieu : 550, rue Richmond
1861 : Construction de l’église
À la fin du XVIII
e siècle, le faubourg Saint-Joseph (aussi appelé faubourg des Récollets) est situé directement à l’ouest des anciennes fortifications de Montréal et au nord de la petite rivière Saint-Pierre (aujourd’hui disparue), un secteur correspondant aujourd’hui aux limites est de la Petite-Bourgogne. Après l’adoption de la première charte municipale de Montréal, en 1832, le faubourg devient l’un des huit quartiers de la nouvelle cité incorporée, le quartier Saint-Joseph.
Une église pour le quartier Saint-Joseph
Au milieu du XIXe siècle, le secteur connait une rapide expansion, notamment grâce aux manufactures qui s’y installent. Les Sulpiciens sont autorisés par monseigneur Ignace Bourget à faire ériger une église dans le quartier pour desservir la grandissante population catholique. Le célèbre architecte Victor Bourgeau, connu notamment pour ses travaux à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde et à la basilique Notre-Dame de Montréal, est mandaté pour dessiner le bâtiment. Le 16 juin 1861, la première pierre de l’église Saint-Joseph est bénie et la construction est amorcée. En novembre 1862, la première messe y est célébrée.
Au courant des XIX
e et XX
e siècles, le bâtiment et les environs connaissent plusieurs modifications. En 1867, le bâtiment adjacent à l’église est transformé en presbytère. L’église est par la suite dotée d’un clocher (1878), puis est agrandie en 1886 et en 1890. L’église sert également aux Frères des écoles chrétiennes, qui y enseignent au sous-sol. Parallèlement, les Sulpiciens font construire plusieurs autres bâtiments d’importance dans le quartier : une résidence pour les Frères, une école pour les Sœurs dans la rue Notre-Dame et l’école Belmont dans la rue Guy.
L’église Saint-Joseph épargnée
Tous ces bâtiments sont appelés à disparaître dans la deuxième moitié du XX
e siècle. Après la Grande Dépression des années 1930, les vieux édifices de la Petite-Bourgogne sont en mauvais état. Dans les années 1950 et 1960, la Ville de Montréal entreprend de
vastes projets de revitalisation urbaine, particulièrement dans les quartiers ouvriers. Le secteur qui entoure l’église est identifié comme l’une des « zones de taudis » de la ville. Entre 1965 et 1967, le quartier est donc entièrement démoli ou rénové, mais l’église Saint-Joseph est épargnée. Classé monument historique en 1991, le bâtiment a été sauvé une nouvelle fois de la démolition dans les années 2010 : le Salon 1861, un espace de travail collectif (
coworking) servant aussi de laboratoire urbain, s’est installé dans le bâtiment en 2015.
Contribution à la recherche : Société historique de Saint-Henri.