L’installation des Péruviens à Montréal est récente, et ils font encore face à des obstacles économiques. Cependant, ce groupe est déjà très dynamique sur la scène culturelle de la métropole.
Péruviens
Contexte politique et économique
Péruviens - Expo 67
La situation s’est toutefois modifiée à partir des années 1980. En 1980, le Pérou renouait avec la démocratie alors que les militaires quittaient le pouvoir. Cette situation semblait prometteuse pour le pays. Mais une grave crise économique a secoué l’Amérique latine, et a été accompagnée de violents conflits entre le gouvernement et les guérillas d’extrême gauche (Sentier lumineux, mouvement révolutionnaire Tupac Amaru). De 1980 jusqu’au milieu des années 1990, l’État péruvien et les guérillas se sont livrés une guerre dans les régions andines puis à Lima. Ces conflits ont fait 69 280 victimes, en plus de déplacer près de 600 000 personnes. Au même moment, l’État faisait face à l’endettement et à l’hyperinflation.
Au cours de la décennie suivante, le nouveau gouvernement d’Alberto Fujimori a mené des réformes néolibérales sévères qui ont désengagé l’État de plusieurs domaines d’intervention. Ces grands changements économiques, survenus en l’espace de quelques années, se sont faits au détriment de la population péruvienne qui a vu sa qualité de vie se dégrader (chômage, hyperinflation, inégalités sociales, etc.).
Les immigrants péruviens en chiffres
Péruviens - restaurant
En 2011, on dénombre 15 685 personnes d’origine péruvienne au Québec, dont une écrasante majorité réside dans la région de Montréal (93,3 %). La connaissance des langues officielles du Canada est répandue à l’intérieur de ce groupe : 91,2 % connaissent le français et 48,2 % connaissent à la fois le français et l’anglais. Les données indiquent toutefois que les Péruviens occupent une position économique inférieure à la moyenne au sein de la société québécoise. Leur revenu annuel moyen en 2011 (27 320 $ contre 36 352 $) ainsi que leur taux de chômage (10,5 % contre 7,2 %) sont tous les deux moins satisfaisants que ceux de l’ensemble du Québec.
Il n’y a pas de quartier péruvien à Montréal, on trouve cependant une petite concentration de commerces péruviens dans le quartier Villeray. La grande majorité des boutiques péruviennes qui y sont établies, dans la rue Saint‐Hubert au nord de Jean Talon, sont des restaurants. Parmi ceux‐ci, on note El Jibaro, Eche Pa Echarle et Sol y Mar. On y compte aussi des commerces liés indirectement à la mère patrie, comme des marchés d’alimentation spécialisés ou des bureaux de change. Située plus près du marché Jean-Talon, l’épicerie Sabor Latino offre aussi des aliments péruviens, surtout des condiments (sauce, purée de piment) et des grains de maïs.
Manifestations culturelles péruviennes
Péruviens - procession
L’installation des Péruviens à Montréal remonte seulement aux dernières décennies du XXe siècle. Ils ont quitté leur pays d’origine pour bénéficier de meilleures conditions de vie, mais aussi pour fuir la violence et les difficultés économiques. Bien que leur position socio-économique reflète certaines difficultés, les Péruviens participent activement à la vie culturelle de Montréal et laissent leur empreinte dans le tissu urbain de la métropole.
CHARBONNEAU, Denis. L’immigration argentine et péruvienne à Montréal : ressemblances et divergences, de 1960 à nos jours, Mémoire (M.A.), Montréal, UQAM, 2011.
MINISTÈRE DE L’IMMIGRATION ET DES COMMUNAUTÉS CULTURELLES DU QUÉBEC. « Immigrants nés en Argentine ou au Pérou, admis au Québec de 1968 à 2008 », Direction de la recherche et de l’analyse prospective, Montréal, 2009.
MINISTÈRE DE L’IMMIGRATION, DE LA DIVERSITÉ ET DE L’INCLUSION DU QUÉBEC. Portrait statistique de la population d’origine ethnique péruvienne au Québec en 2011, 2014.
STERN, Steve J. Shining and Other Paths: War and Society in Peru 1980-1995, Durham, Duke University Press, 1998, 534 p.