Depuis le XIXe siècle, les immigrants chinois ont transformé à leur façon le paysage culturel de Montréal.
Chinois - buanderie
À la fin du XIXe siècle, la dynastie Qing (1644-1911) est en situation de crise : les échecs militaires se multiplient, une guerre civile a fait des dizaines de millions de morts, les conditions de vie déclinent, l’Empire croule sous les dettes. Plusieurs choisissent de fuir, souvent au péril de leur vie. L’émigration est non seulement illégale, mais contrevient aux principes du confucianisme, qui relient l’individu à la famille, la famille à la localité et la localité à l’État.
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Choisir Montréal
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L’accueil qu’on leur réserve à Montréal n’est toutefois guère plus reluisant qu’ailleurs. Ils sont aussi ridiculisés et pointés du doigt dans les journaux. On les accuse, entre autres choses, de voler une part du marché des buanderies traditionnelles et d’être incapables de s’intégrer dans la société. Par ailleurs, le prix des licences d’exploitation pour les buanderies à la main est anormalement élevé pour l’époque, une mesure qui avait certainement pour objectif de décourager l’installation des Chinois dans la ville.
Des lois discriminatoires
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L’expansion de la communauté chinoise se heurte à un mur dans les années 1920. Le gouvernement fédéral impose la Loi de l’immigration chinoise en 1923, qui empêche tout individu d’origine chinoise de s’établir dans le pays. Entre 1923 et 1947, seuls 12 Chinois sont admis au Canada. Pendant cette période, de nombreuses familles sont contraintes de demeurer séparées. L’exclusion des Chinois empêche également l’arrivée de femmes et le renouvellement de la population chinoise à Montréal. En 1931, seules 181 femmes d’origine chinoise habitent la métropole, contre 2549 hommes. Ces derniers vieillissent souvent seuls et avec peu de ressources. La population chinoise passe de 2 730 en 1931 à 1819 en 1951.
Depuis 1947
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Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la population chinoise de Montréal se disperse aussi dans de nouveaux quartiers. Le Quartier chinois subit quant à lui plusieurs transformations symboliques : de nombreux projets de revitalisation sont mis sur pied, dont la piétonnisation de la rue De La Gauchetière et l’installation de grandes arches chinoises. Depuis les années 1990, l’immigration chinoise s’accélère. Entre 1996 et 2006, le nombre d’immigrants nés en Chine passe de 14 670 à 34 475 dans la région métropolitaine de Montréal. Il s’agit, en 2006, du troisième pays de naissance de la population immigrante de la métropole, après l’Italie et Haïti.
La communauté chinoise de Montréal, à l’image de la Chine elle-même, représente une multitude d’identités et d’appartenances. En Chine, 298 langues sont officiellement identifiées, en plus des milliers de dialectes qui sont associés à différents groupes ethniques. Sur le plan religieux, le confucianisme, le bouddhisme, le taoïsme, le christianisme et l’islam s’allient à plusieurs expressions spirituelles locales. Cette véritable mosaïque s’exprime également dans le contexte montréalais. Pierrette Wong, présidente du centre communautaire et culturel Chinois (CCCC), est par exemple d’origine hakka, une minorité culturelle et linguistique du sud de la Chine. Son travail auprès de la communauté chinoise est parfois compliqué, puisqu’elle ne parle pas le mandarin. Yvonne Lo, travailleuse sociale auprès de la communauté, remarque elle aussi cette complexité. Les Chinois de Montréal restent souvent attachés à leur région natale, d’où ils tirent leurs valeurs, leur langue et leur cuisine.
CHA, Jonathan. « La représentation symbolique dans le contexte de la mondialisation : L’exemple de la construction identitaire du quartier chinois de Montréal, » Journal of the Society for the Study of Architecture in Canada / Journal de la Société pour l’étude de l’architecture au Canada, 29, nos 3, 4 (2004), p. 3-18. Également disponible en ligne : patrimoine.uqam.ca/upload/files/publications/CH.pdf
CHAN, Kwok B. Smoke and Fire: the Chinese in Montreal, Hong Kong, The Chinese University Press, 1991.
HELLY, Denise. Les Chinois à Montréal : 1877-1951, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1987.
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http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/le-quartier-chinois-de-m...
VILLE DE MONTRÉAL. DIVISION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET INSTITUTIONNELLES. « Portraits démographiques. Coup d’œil sur les immigrants nés en République populaire de Chine », (Montréal en statistiques, portrait de l’immigration chinoise en 2006), [En ligne], mai 2010.
http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/page/mtl_stats_fr/media/docu...