Alys Robi est la première star internationale du Québec. Portée par un talent certain, la vedette des cabarets de la Main entame une véritable carrière internationale. Mais sa gloire sera éphémère.
Alys Robi 1943

Mais la métropole du Québec exerce sur la petite Alice une véritable fascination. À 12 ans ce sera le départ inévitable en direction de Montréal. C’est à ce moment qu’Alice Robitaille devient Alys Robi, la vedette du National de la rue Sainte-Catherine, théâtre dirigé alors par Rose Ouellete (la Poune). Elle passe donc une partie de l’année au National, où on donne souvent deux spectacles par jour. L’été, Alys participe aux tournées des communautés du Canada français, organisées par Jean Grimaldi. C’est au cours d’une de ces tournées qu’elle rencontre son premier amour : Olivier Guimond fils. Mais cet amour ne survivra pas à la gloire grandissante de la jeune Alys.
La darling, star internationale
Alys Robi 1945

Mais le poids de tout ce dévouement au monde du spectacle n’ira pas sans heurts. Après un accident de la route, elle subit une grave dépression en 1948 et est internée pour une période de cinq ans dans un asile de Québec. Alice va donc vivre le double enfer de la maladie et d’une carrière brisée. Mais sa grande force de caractère, qui lui avait permis d’atteindre le sommet de la gloire, explique son incroyable retour dans l’arène du show-business au milieu des années 1950. C’est sur la Main, au Casa Loma et au cabaret Montmartre, qu’elle entreprend sa nouvelle carrière à l’âge de 30 ans. Mais malgré tous ses efforts, Alys Robi ne sera plus jamais la darling et la star internationale de ses 20 ans. Si elle peine à s’imposer à nouveau sur les scènes du boulevard Saint-Laurent, elle devient cependant très populaire auprès de la communauté gaie montréalaise après un passage au club La Rose Rouge à la fin des années 1960.
La chanson Alys en cinémascope, enregistrée en 1979 par Diane Dufresne, confirme l’entrée d’Alice Robitaille dans la culture populaire québécoise. Une minisérie de TVA en 1995 et un film de Denise Filiatrault en 2004 sont consacrés à sa vie et leur succès illustre bien la fascination du public pour le destin de la chanteuse, aussi tragique que glorieux. L’interprète fabuleuse de Tico, Tico, reine éphémère des cabarets de la Main, s’éteint à Montréal le 28 mai 2011.
Cet article est paru dans le numéro 27 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008.