Entre septembre 1986 et janvier 1987, 2000 immigrants turcs arrivent à Montréal, les lois canadiennes n’imposant alors aucun visa pour les Turcs. Immédiatement, ils demandent le statut de réfugié.
Lorsque survient « l’affaire des Turcs », en 1988, la présence turque est établie à Montréal depuis plusieurs décennies. L’arrivée de ces réfugiés bouleverse l’organisation de la vie communautaire telle qu’elle avait été organisée par les immigrants turcs installés précédemment.
La présence turque à Montréal
Affaire des Turcs
Une affaire qui fait grand bruit
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La Maison populaire de Turquie est fondée pour venir en aide aux réfugiés. Des Montréalais d’origine turque forment cette nouvelle association, reprochant aux membres de l’Association culturelle turque du Québec de ne pas s’être mobilisés en faveur des réfugiés. La Maison populaire de Turquie devient le levier principal d’une mobilisation sans pareille autour de ce dossier. Après 18 mois de présence des demandeurs d’asile à Montréal, le couperet tombe, et le jugement de déportation est prononcé envers les réfugiés. Une importante mobilisation se met en place afin d’éviter la déportation et donne lieu à un débat public passionné.
La communauté turque fait l’objet d’une visibilité médiatique sans précédent. En effet, les réfugiés demandent la protection de l’archevêché de Montréal, et la presse québécoise accorde une importante couverture à leurs revendications. Le 16 mars 1988, 37 ressortissants annoncent leur intention de ne pas se présenter à l’aéroport de Mirabel le jour de leur départ forcé.
Des départs déchirants
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« L’affaire des Turcs » de 1988 révèle la diversité qui caractérise les communautés turques montréalaises ainsi que la complexité de leur organisation associative et communautaire. Treize ans plus tard, en 2001, 5000 Turcs sont recensés à Montréal. La métropole accueillait alors 95 % de l’immigration turque au Québec.
Collaboration à la recherche et à la rédaction : Daisy Boustany.
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