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Les nuits de Montréal

09 septembre 2019

En tant que cité du divertissement, Montréal est à son apogée de 1940 à 1960. Toute une économie des plaisirs nocturnes pour adultes s’y développe alors.

Les nuits de Montréal

Les nuits de Montréal

Durée : 6 min 47 s

Montage réalisé dans le cadre de l’exposition Scandale! Vice, crime et moralité à Montréal, 1940-1960, présentée au Centre d’histoire de Montréal du 15 novembre 2013 au 2 avril 2017.

Intervenants : Gilles Latulippe, Armand Larrivée Monroe, Oliver Jones, Scarlett James, Karen Herland, Thérèse Vallée-Fiorilli, Anouk Bélanger, Marcelle Valois-Hénault, Charles Darveau, Ethel Bruneau, William Weintraub, Anne Rockhead.

Réalisation : 
Antonio Pierre de Almeida

Rue Sainte-Catherine 1965

Photo couleur de la rue Sainte-Catherine la nuit avec des enseignes au néon et des voitures au premier plan.
Archives de la Ville de Montréal. VM94-ad012-017.
Dans les années 1920, Montréal s’affirme vraiment comme ville de plaisirs, profitant de la prohibition américaine (de 1920 à 1933) et de lois québécoises plus souples. Faire la fête à sec, c’est beaucoup moins attrayant et surtout moins plaisant! La longue durée de la prohibition permet à Montréal de se muer en destination touristique où les plaisirs nocturnes pour adultes ont la première place. La métropole vibre alors au son du jazz, on y danse le charleston sur des airs endiablés, après avoir siroté quelques cocktails enivrants. Toute une économie du divertissement se développe, avec son infrastructure de clubs, de salles de danse et de spectacle, de restaurants, de théâtres et de cinémas.

Durant les années 1940 et 1950, Montréal est à son apogée en tant que ville du divertissement. La vie nocturne y est si intense que Lili St-Cyr, la célèbre effeuilleuse américaine qui s’y est installée, compare chaque nuit à une veille du Nouvel An new-yorkais! Cette effervescence attire par millions les touristes américains dans cette métropole au cachet français que l’on aime présenter comme « le petit Paris d’Amérique ».

Les citadins eux-mêmes sortent en masse pour vivre toutes les expériences que promettent les nuits montréalaises. Et discrètement, malgré le conservatisme qui règne dans la société d’après-guerre, se développent aussi des lieux où pourra se vivre plus ouvertement la diversité sexuelle et qui accueilleront l’embryon d’une communauté.

Ce texte de Catherine Charlebois et de Mathieu Lapointe est tiré du livre Scandale! Le Montréal illicite 1940-1960, sous la direction de Catherine Charlebois et Mathieu Lapointe, Montréal, Cardinal, 2016, p. 10 et 17.

Référence bibliographique

CHARLEBOIS, Catherine, et Mathieu LAPOINTE (dir.). Scandale! Le Montréal illicite 1940-1960, Montréal, Cardinal, 2016, 272 p.