L’histoire du Centre d’histoire de Montréal
Un projet original
Le projet du Centre d'histoire de Montréal est né au début des années 1980 du besoin de doter Montréal d'outils pour interpréter son patrimoine et son histoire. Il est soutenu par l'Entente sur le développement culturel de Montréal, qui amorce la renaissance du Vieux-Montréal en 1979. Le concept : un centre d’interprétation qui donne accès au patrimoine bâti de la ville, sa véritable collection.
Les historiens d'art Raymond Montpetit et Sylvie Dufresne, ainsi que la didacticienne Huguette Dussault, en sont les concepteurs. Sylvie Dufresne a été la première directrice. Le Centre d’histoire est alors administré par la Société d'archéologie et de numismatique de Montréal. Il est rattaché en 1987 au réseau des maisons de la culture de la Ville de Montréal.
Une caserne de pompier pour sauver la mémoire!
C’est en 1902 que la Ville de Montréal confie la construction de la caserne de la place D’Youville aux architectes Joseph Perrault et Simon Lesage. Construite en 1903-1904, elle est inaugurée le 26 décembre 1904 sous l’appellation de caserne no 1. Elle n’est toutefois pas la première caserne de pompiers à Montréal, pas plus qu’elle ne sert de quartier général, malgré qu’on puisse lire « Caserne centrale de pompiers » sur la façade. Elle ferme en 1972 en même temps que trois autres casernes devenues superflues.
En 1983, après 10 ans d’incertitude et une rénovation qui ne lui laisse que sa charmante enveloppe de brique et de pierre, la Ville de Montréal et le Ministère des Affaires culturelles décident d’y loger le tout nouveau Centre d’histoire de Montréal.
Le bâtiment se démarque par son site, le centre d’une place publique, fait rare à Montréal, et par son architecture d’inspiration Queen Anne.
D'un spectacle sons et lumières à un parcours intimiste
La première exposition permanente présente un spectacle sons et lumières, sur un parcours à travers des sites emblématiques montréalais couvrant plusieurs salles. Elle a attiré environ 20 000 visiteurs par année entre 1983 et 1989.
Une nouvelle exposition permanente est inaugurée en 1991. Des décors réalistes, des panneaux d’interprétation, des moyens audiovisuels et des objets sont intégrés à la mise en scène. Des guides se joignent au personnel administratif et technique, sous la direction de la nouvelle directrice, Anne-Marie Collins. Des fonctions liées à l'interprétation s'ajoutent ainsi aux fonctions initiales d'exposition : collection, éducation, animation, publications, diffusion sur Internet. Jean-François Leclerc prend la direction du Centre d’histoire en 1996, à un moment où le secteur ouest du quartier historique est à son tour gagné par la renaissance du Vieux-Montréal : nouveaux commerces et restaurants, hôtels, nouvelle place D'Youville et Cité multimédia dans l'ancien faubourg des Récollets.
D’un centre d’interprétation à un musée et un centre d’animation
L'exposition permanente et les espaces muséaux connaissent une nouvelle métamorphose en 2001, afin de traduire pour le début du 21e siècle la mission dessinée par ses concepteurs. Les visiteurs y trouvent un contenu enrichi, un parcours en cinq temps, des personnages et des événements évoquant comme jamais la diversité culturelle et « les » histoires qui ont fait Montréal. De plus, des espaces d'accueil et d'information plus fonctionnels, une salle polyvalente et une nouvelle salle d'exposition temporaire ont été aménagés.
Dès la réouverture en septembre 2001, l’exposition temporaire Plus-que-parfaite : Chroniques du travail domestique en maison privés lance le Centre d’histoire dans une période d’exploration qui s’est poursuivie pendant une décennie. De nombreux projets sont nés de la collaboration avec des artistes, de la recherche de modes d’animation et d’exposition innovateurs, de collaboration avec des défenseurs du patrimoine, de la volonté de mettre en valeur l’histoire immigrante, d’écouter les témoignages des Montréalais et de communiquer à tous leurs expériences. Le Centre s’est déployé hors de son lieu muséal et sur le net, en collaboration avec des organismes en patrimoine, des services municipaux ou des arrondissements partout sur le territoire montréalais.
Depuis 1983, le monde a changé. Le Centre d’histoire aussi, tout en demeurant fidèle à lui-même!