Une icône de la montagne et un repère dans la ville
L’Oratoire Saint-Joseph se situe sur les pentes du flanc nord-ouest du sommet Westmount. Placée sur un promontoire rocheux, la basilique surplombe les jardins et tout le quartier Côte-des-Neiges, offrant des vues panoramiques sur le nord de l’île de Montréal. Le site de l’Oratoire possède un dénivelé important et se place en contrebas du bois Summit. Le relief se décompose en paliers progressifs qui permettent d’offrir différents panoramas et axes de vues sur le site et son environnement. La jonction de ses paliers s’effectue par des talus aux pentes abruptes et parsemés d’arbres. L’organisation de l’espace est très segmentée, suivant la topographie du site. Le relief particulier du lieu, très accidenté sur une très courte distance, accentue fortement l’effet imposant de l’Oratoire.
Cet établissement catholique est un lieu de pèlerinage important et un site patrimonial d’exception. Il possède à la fois une force centripète et centrifuge, c’est-à-dire qu’il est autant un point d’appel qu’un lieu qui rayonne dans son environnement. L’Oratoire Saint-Joseph est aujourd’hui un repère majeur dans la région de Montréal, qui se distingue fortement dans le paysage de la montagne. Il est visible sur une très grande distance. Les différentes terrasses qui composent la propriété offrent de magnifiques vues sur le nord de Montréal.
Un paysage étagé
La propriété est encadrée par des zones résidentielles paisibles au sud et à l’est, et des quartiers urbains plus denses au pied de l’Oratoire. Le site est fréquenté par les nombreux touristes qui le sillonnent à pied et en voiture. Le paysage de l’Oratoire est très ouvert et dégagé, permettant de nombreuses et vastes perspectives. Enfin, les limites de la propriété sont claires grâce aux grandes grilles qui encerclent le site. La perception de voûte arborée qui habille le paysage de la propriété de l’Oratoire est particulièrement forte à partir du chemin Queen-Mary.
Cinq ambiances paysagères différentes peuvent être observées suivant le relief : sur les plaines du site et longeant le chemin Queen-Mary se trouve l’axe sacré en alignement avec la basilique et les aires gazonnées et de stationnement; les talus aux pentes abruptes qui délimitent la fin de la colline et le début des terrasses de Westmount; en pente, le secteur boisé qui relie les zones résidentielles aux limites de propriété de l’Oratoire; sur une terrasse inférieure, les pavillons de services et la crypte; et enfin sur les hauteurs du promontoire dominent la basilique, son esplanade, la chapelle et le chemin de croix.
Les deux secteurs comprenant des arbres remarquables se situent latéralement à l’axe sacré et à la basilique. Le secteur de la résidence Marcel-Taillefer est composé d’une aire plane gazonnée et arborée à proximité du chemin Queen-Mary, alors que celui de la chapelle du frère André se situe sur le palier le plus haut de la propriété adossé à une aire boisée.
Des arbres-témoins d’une occupation antérieure
Cinq arbres remarquables font partie de l’aménagement paysager aux abords de la résidence Marcel-Taillefer, sur les plaines du site : un ginkgo bilobé (Ginkgo biloba), un phellodendron de l’Amour (Phellodendron amurense), deux sapins de Douglas (Pseudotsuga menziensii) et un caryer lacinié (Carya laciniosa). En contraste au boisé qui ceinture le site, l’aménagement de cet espace est ouvert et dégagé. Ces espaces gazonnés ponctués d’arbres accueillent des spécimens matures très divers. Les cinq arbres sont aujourd’hui situés sur des pelouses plantées qui font la transition entre les espaces fortement boisés qui longent la rue Cedar Crescent et les espaces très minéralisés que sont les stationnements.
Deux de ces arbres, le ginkgo bilobé (Ginkgo biloba) et le phellodendron de l’Amour (Phellodendron amurense) ont l’âge de la maison, construite vers 1906 et intégrée à l’Oratoire en 1939, et ont probablement été plantés pour l’agrémenter. Ils se situent à une certaine distance devant la résidence Marcel-Taillefer. Ils témoignent du caractère de jardin associé à d’anciennes villas.
Quant au sixième arbre remarquable, un immense caryer cordiforme (Carya cordiformis), il est localisé à proximité de la chapelle primitive du frère André sur les hauteurs de la propriété. Ce caryer cordiforme, présent avant que l’on ne déplace et installe à cet endroit la chapelle d’origine en 1954, a su résister aux différents bouleversements des aménagements. Il provient d’un ancien boisé situé sur les hauteurs de la colline de l’Oratoire et semble avoir poussé naturellement à cet emplacement au tournant du 20e siècle. Sous son dense feuillage est aménagé un îlot circulaire de pierres et de végétaux présentant le monument du frère André. Des plantations symétriques issues d’un aménagement plus récent l’entourent : conifères, vivaces et annuelles florifères. En arrière-plan, un boisé très dense et assez touffu contraste avec l’aménagement floral très ordonné en avant-plan.
Les arbres remarquables qui caractérisent les deux secteurs mettent en valeur l’ancienneté et la qualité paysagère et visuelle du site.