Actif depuis 1952, le théâtre ambulant pour les jeunes Montréalais La Roulotte est l’œuvre de Paul Buissonneau. Ce géant de la télévision et du théâtre a énergiquement influencé la scène montréalaise.
Paul Buissonneau - La Roulotte en 1953
Véritable géant de l’histoire québécoise du théâtre et de la télévision au XXe siècle, Paul Buissonneau a marqué la mémoire de centaines de milliers d’enfants en incarnant le personnage de Picolo de 1956 à 1975 à Radio-Canada. Mais Paul Buissonneau, c’est encore plus que cela. C’est un des hommes qui a le plus influencé la scène artistique à Montréal, grâce à son imagination et à son talent de metteur en scène.
Une scène accessible à tous
Paul Buissonneau et Yvon Deschamps en 1959
Paul Buissonneau - le Théâtre de Quat'sous
Buissonneau demeure à la barre de La Roulotte pendant plus de 30 ans. Aujourd’hui encore, la version moderne de La Roulotte continue à vagabonder pendant les mois d’été dans les parcs montréalais.
Tout en s’occupant de La Roulotte, Buissonneau trouve le temps de participer à des émissions télévisées, de jouer au théâtre et, bien sûr, de fonder le théâtre de Quat’sous. Dans ce théâtre d’avant-garde, il va pouvoir utiliser toute son imagination pour créer des pièces uniques et participer à la conception de spectacles, comme l’Osstidcho de Louise Forestier et Robert Charlebois en 1968.
Reconnaissance et héritage
Metteur en scène connu pour son tempérament bouillonnant et son travail acharné, Buissonneau crée durant sa longue carrière plusieurs œuvres honorées : Emmy Award à New York en 1965 pour sa mise en scène du Barbier de Séville, Prix du Gouverneur général du Canada pour les arts de la scène en 1998 et prix Denise-Pelletier remis par le gouvernement du Québec pour l’ensemble de sa carrière.
Paul Buissonneau en 1956
En 2010, une murale rendant hommage au créateur de La Roulotte et à l’interprète de Picolo a été réalisée au coin des rues Ontario et Beaudry. Fidèle à lui-même, l’artiste déclare à cette occasion : « Il n’y a qu’une chose qui m’énerve, c’est que je vais me geler le cul au coin de la rue, l’hiver, ça va être terrible. J’aurais peut-être aimé mieux être à l’intérieur, mais je pense qu’il passe beaucoup de monde et beaucoup de monde vont me faire des saluts. Mon côté cabotin est très satisfait. »
La Ville de Montréal lui décerne le titre de citoyen d’honneur en septembre 2014, dernière reconnaissance pour ce Montréalais d’adoption qui décède le 30 novembre suivant. Lors de ses funérailles, célébrées à la basilique Notre-Dame, les cendres de ce grand comédien étaient contenues dans une boîte à maquillage portant l’inscription « Paul Buissonneau et Picolo, ensemble pour l’éternité, 1926-2014 ».
Cet article est paru dans le numéro 18 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008. Il a été mis à jour en 2015.
RADIO-CANADA. « Une murale en hommage à Paul Buissonneau », [En ligne], 14 décembre 2010. [http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2010/11/22/005-b... (consulté le 5 novembre 2015).