L’immigration portugaise au Québec est directement liée à la question du travail. Ainsi, dans les années 1950, de nombreux Portugais répondent à un programme fédéral de recrutement de travailleurs.
« Les premières semaines furent très tristes. Je pensais que le Canada était une mer de roses. Mais il ne suffit pas de brasser les arbres pour faire tomber les dollars. Il faut beaucoup travailler. »
Une immigrante portugaise, clinique de mémoire, 2003
On dit souvent que les immigrants portugais sont de bons travailleurs, et ces derniers aiment se le répéter. Il est vrai que le travail bien fait et l’esprit d’épargne sont des valeurs importantes qu’ils transmettent à leurs enfants.
Répondre aux besoins de main-d’œuvre
Portugais - travailleurs chemin de fer 1953
« Quand je suis arrivé en 1957, j’ai travaillé pour les chemins de fer à La Prairie. Ensuite, je suis venu à Montréal et j’ai ouvert la première boulangerie portugaise, même si je ne savais rien du métier, même si je n’avais jamais mis les pieds dans une boulangerie! »
Un immigrant portugais, clinique de mémoire, 2003
L’immigration portugaise au Québec est étroitement liée à la question du travail. Le premier groupe important de Portugais répond directement aux besoins de main-d’œuvre des fermiers, des compagnies minières, des entreprises forestières et des compagnies de chemin de fer. Au cours des années 1950, des milliers d’immigrants, majoritairement des hommes d’origine rurale, arrivent dans le cadre d’un programme fédéral de recrutement de travailleurs agricoles et ferroviaires.
Ces immigrants ne sont admis qu’après s’être engagés à travailler un an dans un secteur économique désigné par les autorités canadiennes. Fixé à 55 dollars pour le premier mois, leur salaire est ensuite augmenté de 5 dollars chaque mois. À la fin de leur première année de travail, ils peuvent chercher d’autres emplois et faire venir leur famille : c’est ce que font la plupart d’entre eux. Abandonnant le milieu rural, ils s’installent avec leur famille à Montréal ou dans une autre grande ville industrielle canadienne.
Portugais - camp forestier 1953
Dans la force de l’âge et un peu plus scolarisés
Pour sa part, la deuxième vague d’immigration (1960-1974) amène à Montréal des paysans, des ouvriers spécialisés, des commerçants et des techniciens. Ils ont entre 19 et 40 ans et sont dans la force de l’âge. Un peu plus scolarisés que leurs prédécesseurs, ils ont fait, en moyenne, neuf années d’études. (En 1970, le taux d’analphabétisme du Portugal se situe à peu près à 24 %; au sein des pays européens, c’est l’un des plus hauts.)
La plupart des immigrants portugais qui arrivent entre 1960 et 1974 s’orientent vers les secteurs de la fabrication, de la construction, des métiers spécialisés, des services ou du travail de bureau. Un nombre élevé d’entre eux s’attaquent pour la première fois au marché du travail : ce sont principalement des jeunes qui viennent d’arriver à Montréal en compagnie de leurs parents.
Portugais - Épicerie Soares
Signe d’intégration réussie, la communauté portugaise compte aujourd’hui des représentants élus dans les trois ordres gouvernementaux : le municipal, le provincial et le fédéral.
Ce texte est tiré du cahier Rencontres. La communauté portugaise de Montréal. 50 ans de voisinage, une réalisation du Centre d’histoire de Montréal, en collaboration avec le Carrefour des jeunes lusophones du Québec.