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Messieurs Émard et Monk, pionniers de Ville-Émard

08 septembre 2017
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Le quartier Émard, ancienne Ville-Émard, et le boulevard Monk portent le nom de deux hommes d’affaires qui rêvaient d’une petite ville de banlieue au sud-ouest de Montréal.

1855 : Naissance de Joseph-Ulric Émard

1856 : Naissance de Frederick Debartzch Monk

Joseph Ulric Émard

Portrait de Joseph Ulric Émard
Bibliothèque et Archives nationales du Québec (Vieux-Montréal). Fonds Famille Émard. P667,P1.

Joseph-Ulric Émard (1855-1917) et Frederick Debartzch Monk (1856-1914) sont à l’origine du développement de Ville-Émard, aujourd’hui le quartier Émard. M. Émard, né à Saint-Constant en 1855 de parents canadiens-français, poursuit ses études en droit à l’Université Laval. Homme d’affaires, politicien et avocat, il est au cours de sa carrière à la tête d’un bureau d’avocats, en plus d’être le président de plusieurs clubs, groupes sociaux et compagnies immobilières et minières. Maire de Ville-Émard jusqu’à son annexion à la Ville de Montréal en 1910, il devient par la suite échevin pour le quartier. M. Monk, quant à lui, est né en 1856 à Montréal de parents polonais. Avocat, homme d’affaires, politicien et professeur, il s’illustre notamment en politique fédérale. Député pour le comté de Jacques-Cartier dès 1896, il est, entre autres, ministre des Travaux publics pendant le mandat du premier ministre Borden.

Les débuts de Ville-Émard

Frederick Debartzch Monk

Portrait de Frederick Debartzch Monk
Archives de la Ville de Montréal. BM1-5P1497-01.
En 1875, le village de Côte-Saint-Paul (réunissant les territoires actuels de Émard et de Côte-Saint-Paul) ne compte que quelques maisons et bâtiments agricoles. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour que le développement urbain du secteur soit véritablement enclenché. Le 3 mars 1899, le journal de commerce Le prix courant annonce, dans sa section Ventes enregistrées à Montréal, une transaction entre Ann Ryan, veuve de William B. Davidson, et Joseph-Ulric Émard. Ce dernier aurait acheté à la famille Davidson un terrain de 77 arpents et demi, situé dans la Côte-Saint-Paul, pour la somme de 18 919,61 $. Peu après, M. Émard crée la Compagnie des terrains de la banlieue de Montréal avec ses partenaires commerciaux, notamment M. Monk. Ils divisent ensemble le territoire en lots et y font tracer de nouvelles rues.

En 1908, le secteur change de nom pour « Ville-Émard » en l’honneur de M. Émard. Parallèlement, l’avenue Davidson est renommée « boulevard Monk » en 1911. Une carte de 1912 montre que le projet de développement de messieurs Émard et Monk est déjà bien amorcé. Des résidences ont été construites dans les rues Jogues, Mazarin, Orchard (maintenant Hurteau), Dumas, D’Aragon, Hamilton et Beaulieu; la Canadian Tube & Steel Company et la Canadian Car & Foundry, installées aux abords du canal de Lachine, fournissent quant à elles du travail aux nouveaux résidants.

Contribution à la recherche : Société d’histoire Saint-Paul-Émard.