Saluée par des monarques européens à la fin du XIXe siècle, la chanteuse montréalaise Emma Lajeunesse, alias Emma Albani, a bâti une prestigieuse carrière internationale.
Cantatrice de renommée internationale au début du XXe siècle, Emma Lajeunesse a connu des débuts modestes à Montréal avant de s’expatrier aux États-Unis puis en Europe pour devenir Albani. Acclamée un jour par la foule, réclamée le lendemain par les plus célèbres compositeurs de son époque, elle a été applaudie par la reine Victoria en personne!
Les sœurs musiciennes à Sault-au-Récollet
Couvent du Sacré-Cœur
Devenir Emma Albani
Emma Albani
Après des débuts prometteurs à Covent Garden à Londres, la cantatrice parcourt le monde, rencontre les grands monarques et les compositeurs de renom. Au cours des années 1870, Albani se produit à Saint-Pétersbourg devant l’empereur russe Alexandre II puis donne un récital privé en Grande-Bretagne pour la reine Victoria. Les deux femmes se lient d’une amitié durable, et Emma Lajeunesse chantera aux funérailles de la reine en 1901.
Acclamée en Europe, la cantatrice fait ensuite une tournée dans les villes américaines et revient à Montréal pour la première fois en 1883, accueillie chaleureusement par une foule de 10 000 personnes. Mais popularité n’égale pas richesse. C’est grâce à la tenue de concerts à Chambly et à Montréal qu’elle obtient une aisance financière qui lui permet de vivre ses derniers jours en paix. Elle décède dans sa demeure de Londres en 1930.
Cet article est paru dans la chronique « Montréal, retour sur l’image », dans Le Journal de Montréal du 5 juin 2016. Il a été légèrement augmenté pour la parution dans Mémoires des Montréalais.
À l’ouest du village du Sault-au-Récollet, les Dames du Sacré-Cœur élèvent leur distingué pensionnat sur les rives ombragées de la rivière des Prairies dans les années 1850. Vouées à l’éducation des jeunes filles bourgeoises depuis la fondation de leur communauté par Madeleine-Sophie Barat en 1800, les religieuses du Sacré-Cœur recueillent des dons de ces riches familles. Cela leur permet d’instruire les filles d’origine plus modeste, comme les sœurs Lajeunesse, dans un pavillon adjacent. Bien qu’une carrière de scène ne soit pas respectable pour une jeune femme de bonne famille, la Supérieure est consciente du don prodigieux d’Emma Lajeunesse et l’encourage à poursuivre dans cette voie.
Du prestigieux couvent fréquenté par la musicienne, il ne reste que quelques pierres. Incendié en 1929, le pensionnat est néanmoins reconstruit dans un style rappelant l’ancien édifice. Vendue par les sœurs en 1970, l’école prend le nom de Sophie-Barat, fondatrice du Sacré-Cœur. École secondaire publique mixte, elle accueille désormais plus de 1500 étudiants.