À partir des années 1960, la présence libanaise se diversifie et s’intensifie à Montréal, qui, 40 ans plus tard, compte la plus forte population originaire du Liban au Canada.
Des immigrants de la Grande Syrie géographique s’établissent à Montréal dès la fin du XIXe siècle. Entre 1882 et 1940, c’est une communauté syro-libanaise de quelques milliers de personnes qui s’installe dans la ville. Cette première vague est surtout constituée d’immigrants chrétiens dont plusieurs proviennent de la région du Mont-Liban.
Les grandes vagues d’immigration libanaise après 1940
Libanais - Joseph Khoury
Une deuxième vague d’immigrants libanais arrive à Montréal entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 1975, mais celle-ci ne s’intensifie vraiment que dans les années 1960. Il faut comprendre que, à partir de 1930, les Libanais sont considérés par l’immigration canadienne comme des ressortissants asiatiques et que des mesures très strictes régissent leur immigration. Ces mesures s’assouplissent pour les Syriens, les Libanais et les Arméniens à partir de 1949, avant d’être complètement levées en 1962. Si la première vague d’immigration vers Montréal était surtout chrétienne, la deuxième vague comprend des Libanais de confessions musulmanes chiite et sunnite, ainsi que des Druzes. Les émigrants libanais quittent leur pays pour diverses raisons : certains immigrent pour des raisons politiques, personnelles ou pour rejoindre leur famille. D’autres souhaitent trouver de meilleures conditions de vie ou du travail. Entre 1946 et 1973, le Canada accueille 12 445 personnes de nationalité libanaise. Une grande partie d’entre elles s’établissent à Montréal.
Joseph Khoury au Liban
Identités plurielles
Festival libanais
Au-delà des appartenances religieuses diverses, les membres de la communauté libanaise de Montréal partagent des valeurs familiales fortes qui sont gardiennes de leurs traditions au sein de la société montréalaise. Ces traditions sont mises de l’avant lors du Festival Libanais qui regroupe chanteurs et danseurs folkloriques, et dont la programmation est centrée sur le thème de la famille. Tenu au parc Marcelin-Wilson à Montréal pendant ses premières années, le festival se déroule à Laval en 2014, 2015 et 2016.
Bien qu’ils s’identifient eux-mêmes surtout à leur village d’origine, les immigrants arabophones qui arrivent à Montréal avant 1940 sont souvent désignés par l’expression Syro-Libanais. À la fin du XIXe siècle, le Liban actuel fait partie de la province ottomane de la Grande Syrie. En 1920, le territoire qui correspond au Liban se trouve sous protectorat français et prend le nom de « Grand Liban ». Les identités ethniques ne sont pas fixes : les immigrants en provenance de cette région sont identifiés comme Syriens, Syro-Libanais, Arabes ou Turcs. L’indépendance du Liban est proclamée le 22 novembre 1943. Il faut attendre 1955 pour que les immigrants en provenance de la République libanaise puissent se définir comme Libanais sur les formulaires gouvernementaux canadiens.
Afin de commémorer 125 ans de présence et de culture libanaises à Montréal, la Ville de Montréal lance un concours d’art public à la demande de l’Union culturelle libanaise mondiale au printemps 2009. Le sculpteur Gilles Mihalcean remporte ce concours avec son œuvre Daleth. La sculpture évoque la traversée vers Montréal et l’implantation libanaise dans la ville. L’œuvre est inaugurée le 18 juin 2010 dans le parc Marcelin Wilson pendant le Festival Libanais, qui se tient au même endroit. Située dans l’arrondissement Ahustsic-Cartierville à la limite de l’arrondissement de Saint-Laurent, l’œuvre s’élève dans un quartier où les Libanais habitent en grand nombre. À eux seuls, ces deux arrondissements comprenaient 43,9 % de la population d’origine libanaise de Montréal en 2006.
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http://www.quebecinterculturel.gouv.qc.ca/publications/fr/diversite-ethn...