En 1976, Montréal accueille les 21e Jeux olympiques. Cet événement d’envergure mobilise une foule de travailleurs qui réussissent à tout mettre en place pour accueillir athlètes et visiteurs du monde entier.
JO - Arrivée de Jean Drapeau à Dorval, mai 1970
Pour préparer l’événement, un comité organisateur, le COJO, est mis sur pied par l’Association olympique canadienne et la Ville de Montréal. Les défis sont titanesques : employés municipaux, ouvriers, artistes, ingénieurs, architectes et bénévoles participent à ce gigantesque chantier matériel et culturel. Les organisateurs comprennent vite qu’une telle manifestation nécessite une esthétique particulière. Le service de graphisme et design, mis sur pied par le COJO, crée une signature graphique qui marquera l’histoire du design québécois.
JO - Construction du Stade, 1975 (2)
Quelques semaines avant les compétitions, les billets sont mis en vente, le Centre des communications s’installe au Complexe Desjardins, le Village olympique accueille ses premiers athlètes. Le 16 juillet, la flamme olympique arrive à Montréal. Une vingtaine de porteurs se relaient jusqu’au mont Royal où elle brûle toute la nuit.
JO - Télécommunications
Que les Jeux commencent!
Le 17 juillet, les cérémonies d’ouverture attirent 73 000 personnes au Stade olympique. Sur une trame musicale tirée de l’œuvre du compositeur québécois André Mathieu, les délégations se succèdent, avec à leur tête celle de la Grèce. Lors de l’échange du drapeau olympique, la foule ovationne le maire Drapeau. Puis la reine Élisabeth du Royaume-Uni proclame l’ouverture officielle des Jeux, en compagnie du duc d’Édimbourg et du président du CIO, Lord Killanin.
Au Stade, les spectateurs assistent aux épreuves d’athlétisme, de football et de sauts d’obstacles du Grand Prix équestre. Les compétitions aquatiques se déroulent sous le mat. Le cyclisme et le judo ont lieu au Vélodrome. Le Parc olympique est au cœur des compétitions, mais les Jeux se déploient aussi dans plusieurs lieux à Montréal, ailleurs au Québec et même en Ontario.
JO - Elizabeth II d'Angleterre et Lord Killanin.
Outre les performances très remarquées de Nadia Comaneci, Lasse Viren, Klaus Dibiasi, Nelli Kim et Vasili Alexeev, les Jeux de Montréal voient naître la dynastie des nageuses de la République démocratique d’Allemagne, qui imposent partout leur supériorité. L’incident le plus regrettable reste la disqualification du champion soviétique en escrime Boris Onischenko, coupable d’avoir truqué son épée... Loin derrière l’équipe soviétique, grande gagnante des Jeux, le Canada termine au 10e rang avec une fiche totalisant 11 médailles, dont 3 reviennent à des Québécois.
Les cérémonies de clôture donnent lieu à un spectacle haut en couleur au cours duquel les cinq anneaux olympiques sont formés par des danseuses. Dans chaque anneau, des Autochtones dressent un grand tipi de la couleur correspondante. Le maire Drapeau profite encore une fois d’une ovation monstre. La lune de miel avec le maire est cependant de courte durée, car il faut ensuite assumer la dette olympique... Mais ça, c’est une autre histoire!
JO - Cérémonie d'ouverture
Cet article est une version remaniée d’un article paru dans le numéro 30 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008, et des textes de l’exposition Montréal fête ses Jeux, présentée dans le hall d’honneur de l’hôtel de ville du 18 juillet au 1er septembre 2006.
Comme c’est généralement le cas lors de manifestations internationales de cette envergure, les Jeux de Montréal n’échappent pas aux incidents politiques. Le premier à survenir est celui de Taïwan. La délégation de ce pays se retire des Jeux quand le gouvernement canadien refuse de la reconnaître comme étant la délégation officielle de la Chine, au profit de la Chine rouge de Mao. Survient ensuite le boycottage de 29 pays africains, qui protestent contre la présence d’une équipe de la Nouvelle-Zélande ayant des liens avec l’Afrique du Sud. Finalement, 92 pays se disputent les honneurs des compétitions lors des Jeux de Montréal.