Symbole d’entente entre les peuples, Expo 67 attire aussi des contestataires. Parmi eux, Donna Mergler, qui proteste contre la guerre du Vietnam lors du discours du président des États-Unis.
Donna Mergler

Pour Mergler, Montréalaise d’origine, les années 1960 sont celles de sa formation à l’Université McGill. Jeune adulte, elle est consciente des injustices du monde qui l’entoure et n’hésite pas à participer à différents mouvements de protestation. Elle emboîte ainsi le pas à toute une génération revendicatrice qui souhaite un monde libre et en paix. En 1970, elle se joint au corps enseignant de la toute nouvelle Université du Québec à Montréal, créée afin de rendre accessibles les études supérieures à un plus grand nombre de Québécois et Québécoises francophones.
Pour une jeunesse des années 1960, Expo 67 devient une sorte de bulle où l’entente des différentes nations présentes semble s’activer. En revanche, à l’extérieur des îles de l’exposition universelle, la situation est tout autre. Tensions et conflits font rage aux quatre coins du globe. Quelques personnes profitent de la visibilité d’Expo 67 pour faire passer leurs messages de contestation et de dénonciation.
Une militante qui n’a pas froid aux yeux
Donna Mergler 2

Quelques protestations contre le conflit au Vietnam ont lieu pendant Expo 67. Le pavillon des États-Unis est occupé par des manifestants, les Peaceniks. Ceux-ci se voient offrir des chaises pour s’asseoir et des boissons gazeuses pour se désaltérer, mais ils sont aussi critiqués par certains visiteurs, témoignant ainsi de la polarisation de l’opinion publique à propos du conflit. Le 25 mai, Lyndon B. Johnson, président des États-Unis, effectue une visite éclair à Expo 67. Il s’agit d’une décision tardive et soudaine, les protestataires s’opposant à la guerre n’ont donc que peu de temps pour s’organiser.
Malgré tout, un petit groupe de militants décide d’intervenir lors du discours du chef d’État américain pour dénoncer la participation des États-Unis aux affrontements vietnamiens. Donna Mergler et son conjoint de l’époque font partie du groupe. Mais, une fois à la Place des Nations, ils ne retrouvent pas les autres manifestants. Qu’à cela ne tienne, ils s’installent dans la première rangée, près de l’estrade. Au moment où Johnson amorce son allocution, le duo se lève et crie : « Johnson assassin! » Le couple est rapidement maîtrisé par les forces policières.
La scène est alors croquée par un photographe. Le policier qui escorte Mergler vers la sortie pose une main sur sa bouche puis l’enlève. Elle en profite pour scander à nouveau son message. Le policier remet sa main gantée sur la bouche de la militante et la mène vers la sortie avec son acolyte. Donna Mergler et son conjoint seront accusés de tapage et mis à l’amende.
CBC/RADIO-CANADA. Anti-Vietnam protesters in U.S. pavilion at Expo 67, 1967.
LEVANT, Victor. « Guerre du Viêt Nam », Encyclopédie canadienne, 13 novembre 2011 (mis à jour le 8 septembre 2016).
VILLE DE MONTRÉAL. « Donna Mergler. Chevalière 2020 », Ordre de Montréal, sans date.