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Boîte d’appel d’incendie

26 février 2016

Contacter les pompiers rapidement n’était pas chose facile avant l’invention du téléphone. L’apparition de la boîte d’alarme à Montréal, en 1863, constitue une véritable révolution.

Le contexte

Boîte d'appel d'incendie

Boîte d'appel
Centre d'histoire de Montréal.
La rapidité et la précision de la transmission de l’alarme sont d’une importance capitale pour éviter les catastrophes majeures. À une époque où le téléphone n’existe pas, l’arrivée des boîtes d’alarme en 1863 constitue une révolution par rapport au tocsin. Tandis que ce dernier, sonné au moyen des cloches des églises, ne peut que signaler l’existence d’un incendie, le système des boîtes d’alarme numérotées permet de connaître avec plus de précision l’emplacement du sinistre. L’alerte est ainsi transmise par télégraphe depuis la boîte jusqu’au central d’alarme qui, à son tour, retransmet l’alerte aux casernes de pompiers du secteur de l’incendie. Dans chaque poste, un homme est chargé de veiller en permanence sur le télégraphe d’alarme. À la réception d’un signal provenant du central, les pompiers s’équipent en quelques instants et partent en vitesse vers l’emplacement de la boîte qui a été actionnée.

Le premier central d’alarme montréalais est situé au marché Bonsecours, puis sur la rue Berthelet (aujourd’hui Président-Kennedy, près de la rue Bleury). Au fil des ans, l’augmentation de la population et de l’étendue du territoire montréalais exige la construction, en 1933, du nouveau central d’alarme de l’avenue du Parc. Le système compte d’abord 53 boîtes en 1863 et finalement 2850 à son apogée durant les années 1970. 

Boîte d'appel d'incendie intérieur

Mécanisme de la boîte d'appel d'incendie
Centre d'histoire de Montréal.
Même si elles sont plus efficaces que le tocsin, les boîtes d’alarme ne sont pas sans défaut : quiconque peut les actionner de manière anonyme en passant dans la rue, ce qui encourage certains mauvais blagueurs à envoyer sans raison un signal aux pompiers… En 1912, un règlement de la Ville de Montréal prévoit par conséquent une amende de 100 $ pour punir les fausses alarmes et une peine d’emprisonnement de 6 mois pour les plaisantins récidivistes!

Le progrès technologique conduit à l’abandon des boîtes d’alarme qui sont retirées des rues de Montréal en 1979 pour faire place éventuellement au service téléphonique d’urgence 911 en 1985. Ce système informatisé présente plusieurs avantages : il permet d’éviter les fausses alarmes et, dès la réception de l’appel, il précise le lieu du sinistre et le type de bâtiment impliqué. Ainsi, le nombre approprié d’unités d’intervention y est dépêché.

Le donateur

Pompiers - boîte d'alarme 1944

Photographie d'un trottoir et d'une boîte d'alarme d'incendie sur le boulevard Saint-Laurent, avec vue vers le nord.
Boulevard Saint-Laurent : 31 août 1944. Archives de la Ville de Montréal. VM94-Z2230-3.
La boîte d’appel d’incendie présentée dans le hall du Centre d’histoire de Montréal a été récupérée dans un parc à ferraille de la ville, pour intégrer la première exposition du Centre d’histoire en 1983, au moment de son ouverture.

Le lieu

Cette boîte porte le numéro 3-1447. Grâce au registre du musée des pompiers, nous savons qu’elle était située à l’angle des rues Sainte-Catherine et de la Montagne. Elle était donc proche de la caserne 25, située au 1212, rue Drummond, entre les rues Sainte-Catherine et René-Levesque.

Cet article est paru dans le numéro 5 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008. Il a été rédigé par Claude Toupin et mis à jour par Charles Turgeon en 2015.

L’objet

Nom : Boîte d’appel d’incendie
Numéro d’inventaire : Collection du Centre d’histoire de Montréal, no 1983.2
Matériau(x) : métal, fer; métal, cuivre; métal, laiton; porcelaine; fibre
Dimensions : 228 cm de haut et 47 cm pour le diamètre le plus large
Année ou période : Avant 1938
Inscription :
Sur le devant : BREAK GLASS / OPEN / DOOR / BRISEZ / LA VITRE / OUVREZ / LA / PORTE / GAMEWELL / Northern Electric Company Limite
À l'intérieur : PULL HOOK / DOWN ONCE / LET GO / TIREZ / LE CROCHET / UNE FOIS / LAISSEZ-LE / ALLER
Donateur ou donatrice : Ville de Montréal

Références bibliographiques

COURTEMANCHE, François, Pierre-Yves MARCOUX et Francesco BELLOMO. Le feu sacré. Une histoire des pompiers de Montréal (1642-2005), Saint-Lambert, Éditions Stromboli, 2005, 255 pages.

« Premières télécommunications en cas d’incendie », [En ligne], Service de sécurité incendie de Montréal. [http://ville.montreal.qc.ca/sim/histoire/premieres-telecommunications-en... (Consulté le 5 novembre 2015).