La notion de paysage : globale et inclusive

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Vue vers le centre-ville à partir du belvédère Kondiaronk.

Qu’est-ce que le paysage? La définition de ce mot a été repensée et enrichie par de nombreux experts au cours des années. Aujourd’hui, le paysage englobe des notions plus larges que la seule considération des qualités visuelles pour prendre en compte les multiples valeurs qu’une population attache à un territoire donné. La Convention européenne du paysage en donne la définition suivante : « […] une partie de territoire telle que perçue par la population, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations. »

Le Conseil du paysage québécois précise quant à lui que « Le paysage est beaucoup plus que les caractéristiques visibles d’un territoire et la définition du paysage doit être élargie afin d’englober l’interaction entre l’activité humaine et l’environnement. Des éléments biophysiques, anthropiques, socioculturels, visuels et économiques s’inscrivent ainsi dans la notion de paysage. […] le territoire en constitue la matière première : il devient paysage lorsque des individus et des collectivités lui accordent une valeur paysagère. »

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Le pavillon Roger-Gaudry de l'Université de Montréal.

Les représentants du ministère de la Culture et Communications du Québec et de la Ville de Montréal se sont penchés sur cette notion de paysage pour l’appliquer à celui du mont Royal. Le fruit de leur réflexion, qui est présenté de façon plus détaillée dans l’Atlas du paysage du mont Royal, s’inspire de la Charte du paysage québécois (Conseil du paysage québécois, janvier 2000), et de Paysages du Québec, Manuel de bonnes pratiques (Paysages estriens, 2009).

Le paysage englobe l’ensemble des éléments du territoire. Source de création et d’expression d’une collectivité, il est le reflet changeant de l’art de vivre d’une société. Il correspond à ce qui nous touche quand on le regarde, à ce que nous vivons comme expérience en le parcourant et à ce que nous en retenons comme image.

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Magnolia en fleurs au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Photographie.

Comme le paysage contribue au bien-être des individus et des populations, et comme il reflète l’histoire et l’identité d’une collectivité, il est important de s’en préoccuper. Le paysage de la montagne est complexe! Le lotissement, les réseaux de circulation, les constructions, bâtiments, aménagements et infrastructures, les occupations successives, de même que les différents usages, ont transformé la montagne d’origine. Si la montagne permet de découvrir la ville et la ville de découvrir la montagne, on lui accorde aussi une multitude de regards et les raisons de s’y attacher sont variées.

Pour se soucier du devenir du paysage de la montagne, il faut se préoccuper de la portée des actions individuelles et collectives afin qu’elles soient cohérentes avec l’ensemble des valeurs reconnues à la montagne. C’est réfléchir sur chaque projet privé ou public, petit ou grand, institutionnel, récréatif ou résidentiel, pour que tous ces projets contribuent positivement à la qualité de ce paysage. Le défi de la gestion de l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal consiste à guider l’évolution du paysage de la montagne, car il ne s’agit pas de le figer sous une cloche de verre ou selon une représentation spécifique. L’enjeu du paysage de la montagne est d’ordre collectif. L’objectif commun est de préserver et mettre en valeur ce paysage d’exception, au bénéfice des générations présentes et futures