Né au sein d’une famille d’architectes, Dom Paul Bellot o.s.b. (Paris, 1876 – Montréal, 1944) est formé par son père avant d’étudier à l’École des beaux-arts de Paris auprès de Marcel Lambert. Présentées à la fin de ses études lors du Salon de 1901, ses aquarelles méritent une mention spéciale. L’année suivante, Bellot entre chez les moines bénédictins de la congrégation des Solesmes où il réalise ses premiers projets architecturaux.
Membre de l’Arche, un regroupement d’artistes et d’architectes dédiés à l’art religieux, Dom Bellot consacre l’essentiel de son œuvre à des commandes cléricales. Inspiré par la pensée de Viollet-le-Duc et son intérêt pour la construction médiévale, il cherche à innover par l'utilisation des arcs parabolique et polygonal qui lui permettent de mettre en valeur le béton armé ou la brique polychrome.
En 1934, après de nombreuses réalisations en Hollande, en France et au Portugal, il vient au Canada, à l’invitation de l’architecte Adrien Dufresne, pour donner une série de dix-neuf conférences sur l'art religieux moderne. C’est à ce moment qu’il rencontre le père de Sainte-Croix Henri-Paul Bergeron, qui lui propose d’achever l’Oratoire Saint-Joseph avec la collaboration de Lucien Parent et Rodolphe Tourville. On doit aussi à Dom Bellot les plans et devis de l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, bien que son décès l’empêche de compléter son œuvre. Il exerce une grande influence au Québec, où l’on publie un recueil de ses textes, Propos d’un bâtisseur du bon dieu, et où il compte des adeptes tels qu’Adrien Dufresne, formé à son atelier en France, Lucien Parent et Gaston Gagnier.