Le mont Royal témoigne de l’histoire géologique de la région : ses composantes en portent toujours les traces.
Le mont Royal dans le réseau des collines Montérégiennes
Le mont Royal appartient à un chaînon de 9 collines, qu’on appelle les Montérégiennes, situées dans la plaine de Montréal. Ces collines se sont formées il y a plus de 125 millions d’années, à l’époque du Crétacé (de -145 à -65,5 millions d’années). Du magma, c’est-à-dire de la roche en fusion, est alors monté vers la croûte terrestre de la plaine du Saint-Laurent, composée de roches sédimentaires – des roches formées par l’accumulation de sédiments par couches successives. Le magma s’est refroidi et cristallisé lentement le long de plusieurs conduits, à environ deux kilomètres de profondeur.
Au cours des millions d’années qui ont suivi, l’érosion a fait son œuvre et découvert ces montagnes constituées de roche dure. L’époque du Quaternaire – l’ère actuelle, qui a débuté il y a environ 2 millions d’années – est caractérisée par de grandes glaciations qui ont affecté la plaine laurentienne et façonné le relief des Montérégiennes. Après la dernière grande glaciation, la mer de Champlain, avec son eau salée provenant de l’Atlantique, a submergé les basses-terres du Saint-Laurent entre 13 100 et 10 600 ans avant aujourd’hui. Les trois sommets du mont Royal émergeaient, seuls, de l’eau. Peu à peu, la mer de Champlain s’est retirée, érodant au passage les flancs de la montagne, contribuant à lui donner les formes qu’elle affiche actuellement.
Une montagne et son relief
Le mont Royal présente un relief inégal, marqué par l’émergence de trois sommets à la périphérie et, au centre, par une grande cuvette – l’entre-monts – délimitée par les versants des trois collines. À l’est, la montagne offre la pente la plus abrupte. Des escarpements rocheux et des affleurements permettent de voir des phénomènes géologiques caractéristiques de la montagne et les différents minéraux, tels la cornéenne, le gabbro, le calcaire de Trenton, qui la composent.
Le lac aux Castors est le point d’eau le plus apparent de la montagne; il a été aménagé en 1937 sur l’emplacement d’un ancien marécage. Des ruisseaux ont creusé leur lit à flanc de montagne; une partie du ruisseau Springgrove dans le cimetière Mont-Royal est toujours visible, alors que le ruisseau Raimbault ne se décèle que par une trace dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Des milieux humides (marais, étangs, coulées, ruisseaux intermittents) parsèment le territoire et alimentent la biodiversité des lieux. Le bassin du Grand Séminaire et les réservoirs aujourd’hui recouverts témoignent de l’importance de la montagne dans l’approvisionnement en eau potable de la ville.
Sur le mont Royal au relief modulé, que l’urbanisation a peu à peu entouré de résidences et d’édifices institutionnels, le réseau viaire épouse les courbes de niveau, ce qui a donné lieu aux rues et chemins sinueux qu’empruntent ceux qui veulent traverser la montagne de part en part. Le chemin de la Côte-des-Neiges, la voie Camillien-Houde, le chemin de la Côte-Sainte-Catherine en sont des exemples.