3700-3722, rue Jeanne-Mance

Au pied du flanc est du mont Royal, les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph reçoivent en 1730, de la famille Basset, une bande de terre qui s’étire approximativement de la Côte-à-Baron, rue Sherbrooke, jusqu’aux terres de la côte Saint-Laurent. Après des acquisitions successives pour élargir une partie de leur propriété, elles emménagent dans le nouvel Hôtel-Dieu en 1861. Sa planification amène les religieuses à modifier la grille de rues déjà tracée au sud pour que l’hôpital soit implanté face à la ville sur un point haut qu’elles nomment le mont Sainte-Famille et qu’il offre une perspective sur la chapelle, soit la rue Sainte-Famille. Un tel aménagement explique l’irrégularité de la largeur des îlots du secteur. Le développement de ce dernier s’en trouve marqué : après les résidences qui s’étalent le long de Sherbrooke avant la construction de l’Hôtel-Dieu et le bâti densément implanté le long de la rue Saint-Urbain à proximité de l’établissement hospitalier, le quartier se forme du sud vers le nord essentiellement au cours des trois dernières décennies du 19e siècle. Les immeubles 3700-3722, rue Jeanne-Mance, sont parmi les derniers à être construits dans le secteur.

Unifiés à travers leurs façades principales en pierre de taille, les trois plex forment un ensemble qui dynamise le paysage de la rue, notamment par ses balcons et le traitement en épaisseur de la surface. Au ressaut qui se prolonge au-delà de la ligne de toit et à l’oriel montant de fond curviligne répondent les entrées du 3702-3704, rue Jeanne-Mance, intégrées à l’intérieur du volume. Le 3700-3704, rue Jeanne-Mance, affirme son individualité par rapport à ses deux voisins par son couronnement et l’insertion de la pierre à bossage.

On retient qu’en 1981, ces immeubles sont sauvés de la démolition.