Enserré entre l’avenue des Pins au sud et le parc du Mont-Royal, le Redpath Crescent est l’un des derniers vastes terrains à être développés dans le « Mille carré doré ». Après avoir subdivisé la partie sud de sa propriété au milieu du 19e siècle, John Redpath cesse son développement immobilier pour préserver l’intimité de son domaine familial Terrace Bank dont la résidence est située à la hauteur de l’actuelle avenue du Docteur-Penfield. À sa mort en 1869, sa femme, Jane Drummond, et ses enfants héritent du domaine familial, qui inclut le terrain boisé au nord. Le testament est toutefois assorti d’une interdiction de transaction foncière avant le décès de Mme Drummond.
Entre-temps, la propriété Redpath évolue par expropriations, ce qui permet, d’une part, la création au cours des années 1870 du le parc du Mont-Royal dont la limite sud correspond à un chemin privé qui sillonne alors l’escarpement et, d’autre part, l’ouverture de l’avenue des Pins au début des années 1890. Le décès de Jane Drummond en 1907 et l’acquisition du terrain au nord de l’avenue des Pins par John James Carrick pavent la voie, à l’aube de la Première Guerre mondiale, au développement de ce secteur sous forme d’enclave résidentielle bourgeoise. Le lotissement du Redpath Crescent résulte d’une action unique, contrairement à son développement qui s’étire tout au long du 20e siècle.
Bâtie à la fin des années 1920, la maison William H. Chase se distingue de ses contemporaines du Redpath Crescent par ses dimensions imposantes, qui rappellent les grandes résidences construites au début des années 1910. L’implantation en recul sur un terrain en forte pente, la symétrie parfaite de la façade principale, les hautes cheminées massives, les éléments de décor discrets et l’omniprésence d’une maçonnerie uniforme contribuent au caractère monumental de la propriété.
En 2006, la construction du garage en façade principale renforce la séparation entre la maison et la rue s’unissant au muret pour créer des paliers d’une opacité affirmée.