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Alanis Obomsawin

Commandeure
2017

Cinéaste, artiste graveure, chanteuse et conteuse d’origine abénaquise, Alanis Obomsawin, dont le nom signifie « éclaireur », a milité toute sa vie pour mettre en lumière et défendre la culture des Premières Nations, en donnant la parole aux autochtones.

Le film documentaire qu’elle a réalisé en 1993, Kanehsatake : 270 ans de résistance, est l’une de ses œuvres les plus marquantes. Elle y relate les circonstances historiques qui ont conduit à la crise d’Oka de 1990 entre la nation mohawk et le gouvernement québécois. Son œuvre a été diffusée dans plusieurs festivals nationaux et internationaux et couronnée de nombreux prix.

Combative et déterminée, Mme Obomsawin lutte avec intégrité et passion contre la discrimination et l’injustice. D’abord chanteuse, auteure et conteuse, elle a longtemps illustré et enseigné directement l’histoire des Premières Nations dans les écoles québécoises et canadiennes, afin de redresser les informations biaisées transmises par certains livres d’histoire. Elle s’est aussi investie auprès des enfants autochtones pour encourager leur estime de soi en valorisant leur culture.

En 1967, elle entre à l’Office national du film comme consultante, puis devient réalisatrice, scénariste et productrice de documentaires. Fascinée par les sons et les voix, elle passe des heures à enregistrer la voix de ses interlocuteurs autochtones avant de les filmer. Elle signe une riche filmographie de 50 œuvres, incluant notamment Les événements de Restigouche (1984), Richard Cardinal : le cri d’un enfant métis (1986) et On ne peut pas faire deux fois la même erreur (2016).

Artiste prolifique, Alanis Obomsawin s’adonne à la gravure depuis le début des années 1990. Ses eaux-fortes, portant principalement sur le thème de la maternité, ont été exposées au Canada et en Europe. En 2008, le Museum of Modern Art (MoMA) à New York lui a consacré une rétrospective. Mme Obomsawin a aussi produit un album de chansons intitulé Bush Lady, en 1988.

Des prix prestigieux sont venus souligner son engagement exceptionnel. En 2008, elle a reçu le Prix du Gouverneur général pour les arts de la scène, dans la catégorie Réalisation artistique; en 2016, le Prix du Québec Albert-Tessier, la plus haute distinction cinématographique québécoise, pour sa contribution majeure au cinéma et à la sauvegarde du patrimoine autochtone; et en 2013, le Lifetime Achievement Award du Women’s International Film and Television Showcase, à Los Angeles. En 2006, l’auteur Randolph Lewis a publié un livre sur sa vision et son œuvre intitulé Alanis Obomsawin: The Vision of a Native Filmmaker et plusieurs prix de cinéma ont été nommés en son honneur.

Reçue membre de l’Ordre du Canada, en 1983, et grande officière de l’Ordre national du Québec, en 2016, Alanis Obomsawin est titulaire de 22 doctorats honoris causa provenant d’universités canadiennes et américaines, dont l’Université Concordia, l’Université York, l’Université de Carleton, l’University of Western Ontario, l’Université Queen’s et le Dartmouth College.

Le portrait et les notes biographiques apparaissant dans cette page étaient à jour au moment de l’admission de cette personne à l’Ordre de Montréal.