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Communauté sino-montréalaise : Shu De He

26 mai 2021

Appartenant à la « génération 1.5 » d’immigrants, Shu De He a grandi toute sa vie entre deux cultures. 

Dans le cadre de l’exposition Dialogue avec la communauté sino-montréalaise, le MEM est allé à la rencontre de personnes de la communauté. Ici, le parcours de Shu De He.

Shu De He enfant

A young boy with his arms crossed, standing in a Montréal street. A high-rise hotel is visible in the background.
Collection personnelle de Shu De He

L’expression « génération 1.5 » désigne toutes les personnes qui immigrent dans un nouveau pays avant ou pendant leur préadolescence. Arrivés à un jeune âge, ces immigrants apportent avec eux des traits de leur pays d’origine tout en s’intégrant rapidement à leur société d’accueil. Comme plusieurs de ses pairs issus de cette génération, Shu De partage donc une perspective unique et biculturelle qui lui permet de se distinguer et de s’épanouir.

Une enfance dans le Quartier chinois

Né en 1996, Shu De He a grandi à Guang Dong, dans le sud de la Chine, avec ses deux parents. En 2005, il a alors neuf ans, sa famille et lui se sont installés à Montréal dans l’espoir de lui offrir un meilleur avenir. « Ma famille a résidé dans le Quartier chinois pendant les cinq premières années. Notre logement sur la rue De La Gauchetière était petit, mais le loyer était accessible », raconte Shu De. Sa première impression du Canada a été le climat, car c’était la première fois qu’il voyait de la neige. Peu de temps après leur arrivée, son père a commencé à travailler dans les restaurants du quartier et sa mère faisait de la couture. Comme la plupart des nouveaux arrivants chinois, le premier obstacle d’emploi est la barrière linguistique. Ne maîtrisant ni l’anglais ni le français, les parents de Shu De étaient donc limités à des emplois non qualifiés et peu rémunérés.

Entre deux cultures

Shu De He

A smiling young man, hands in his coat pockets, stands in front of a building in Chinatown.
Photographe : Jennifer Li. MEM - Centre des mémoires montréalaises.
Shu De a fréquenté les écoles publiques du quartier et s’estime chanceux d’avoir vécu une intégration plus facile que ses parents. « Les autres élèves m’acceptaient et jouaient avec moi. Mes professeurs me soutenaient beaucoup et j’ai appris le français rapidement. », dit Shu De en retraçant son passage en classe d’accueil. Durant son enfance, il s’est toujours considéré plus Canadien que Chinois. C’est plus tard, durant l’adolescence et après la naissance de ses deux sœurs, qu’il a commencé à naviguer entre ses deux cultures en se questionnant sur son identité : « Mes deux sœurs sont complètement canadiennes, mais j’ai toujours essayé de leur faire découvrir la culture chinoise, la musique, la langue. Je pense que connaître le chinois, c'est important », révèle Shu De.

Renouer avec ses racines

Shu De He 2

A young man and an elderly woman, both of Chinese origin, on either side of a counter in a spacious office.
Collection personnelle de Shu De He
Dans le but de redonner à la communauté et de se réconcilier avec ses origines, Shu De se lance dans le travail communautaire. En 2019, il s’inscrit en tant que bénévole pour l’accompagnement des aînés au Service à la famille chinoise du Grand Montréal (SFCGM). Ses tâches se divisent en trois catégories : l’accompagnement des aînés à leurs rendez-vous médicaux, la traduction des documents officiels et, finalement, la rentrée des données dans les différents systèmes gouvernementaux. Depuis le début de la pandémie, l’organisme offre aussi de l’aide pour les courses et l’épicerie. À travers ses jumelages, Shu De a fait la connaissance de plusieurs aînés avec qui il a pu tisser des liens enrichissants. « Écouter leurs récits de vie est la partie la plus gratifiante de mon travail. Parfois ces histoires sont tristes, parfois elles sont joyeuses, mais je suis toujours content de pouvoir échanger et apprendre », explique Shu De.

En 2021, il poursuit ses études en criminologie à l’Université de Montréal tout en continuant son bénévolat avec le groupe d’aînés. Il reconnaît la valeur inestimable de pouvoir communiquer par le biais de plusieurs langues, et de pouvoir mettre au service des autres les multiples compétences accumulées durant son parcours biculturel, qu’il considère comme un atout. Il continue à forger son identité en naviguant entre les deux cultures.

何树德

满城华人服务中心
「借着做义工服务长者,我既能贡献社区,又加深了对中国传统文化的了解。」

「因为我想回馈社区并分享我的知识 ,我从2019年开始做义工服务长者。当中有一小部分原因是希望借此进一步加深对中国传统文化的了解。我帮助老人们翻译和填写表格。在他们前往医院看诊时,我也陪着他们。我的工作内容一直在变,我也非常感谢每次和他们的交流,因为这些长者也传授了我很多人生经验。 」- 何树德

La traduction en chinois simplifié a été faite par Serena Xiong (熊吟) et révisé par Philippe Liu (刘秦宁).

何樹德

滿城華人服務中心
「藉著做義工服務長者,我既能貢獻社區,又能加深與自己的根之聯繫。」

「因為我想回饋社區並分享我的知識 ,我從2019年開始當義工服務長者。當中有一小部分原因是希望加深我與自己的根之聯繫。我幫助老人們翻譯和填寫表格。在他們前往醫療預約時,我也陪著他們。我的工作一直在變,我也非常感謝每次和他們的交流,因為這些長者給了我很多人生教訓。 」- 何樹德

Traductrice : Wai Yin Kwok.