Le Red Light est en transformation dans les années d’après-guerre. Malgré sa réputation sulfureuse, le quartier reste résidentiel et une partie de sa population ne profite pas des activités illégales.
QD - Red Light, avant-après
Ainsi, le quartier est en transformation dans les années d’après-guerre. Malgré sa réputation sulfureuse, il reste essentiellement résidentiel et une bonne partie de sa population ne profite pas des activités illégales qui s’y déroulent. Ce territoire commence à se développer au début du XIXe siècle, avec l’érection de petites maisons de bois, typiques des faubourgs montréalais. Le grand incendie de 1852 vient tout raser. On reconstruit, mais cette fois en brique. La plupart des maisons datent donc de la seconde moitié du XIXe siècle.
Malgré la pauvreté, une vie de quartier intense
Vers 1950, les trois quarts d’entre elles ont plus de 60 ans et plusieurs présentent des signes de délabrement. Elles attirent une population à la recherche de logements à faibles coûts; 90 % des loyers y coûtent moins de 50 $ par mois. Il s’agit surtout de locataires ou de chambreurs peu fortunés, ouvriers sans qualifications ou petits employés dont le salaire mensuel (environ 36,80 $) est inférieur à la moyenne montréalaise. Ils sont majoritairement canadiens-français, mais on y trouve aussi des personnes issues de l’immigration. Proportionnellement à la population, la Ville y débourse trois fois plus qu’ailleurs pour l’aide sociale. Comme en témoignent les photos, les maisons du secteur abritent surtout des logements, mais leur rez-de-chaussée est souvent occupé par un petit commerce ou un service de proximité, autant de lieux de sociabilité témoins d’une vie de quartier intense.
QD - Carte des zones de taudis (v2451-1-03)
Ce texte de Paul-André Linteau est tiré du livre Quartiers disparus. Red Light, Faubourg à m’lasse, Goose Village, sous la direction de Catherine Charlebois et Paul-André Linteau, Les éditions Cardinal, 2014, p. 48-49.