En raison du commerce d’importation, puis de l’implantation de brasseries et de distilleries, l’industrie de l’alcool constitue depuis longtemps une importante activité économique à Montréal.
L’industrie de l’alcool constitue dès la fondation de Montréal, en 1642, une activité économique des plus importantes. L’import-export des boissons alcooliques représente une énorme source de revenus dans la région. Malgré certaines tentatives, la production de bière, de cidre, de vin ou de spiritueux en sol montréalais demeure marginale pendant plus de 100 ans et ne constitue pas une concurrence sérieuse pour le commerce d’importation.
L’alcool, objet de commerce
John Molson - Brasserie Molson, 1936
L’implantation de brasseries, et plus tard de distilleries, conjuguée aux nombreux cabarets, auberges, hôtels et tavernes, génère plusieurs emplois et marque le paysage urbain de la région. C’est autour du marché de la place Royale que les cabarets et auberges s’installent d’abord. On peut aller y boire, mais aussi acheter des boissons au détail. Au XIXe siècle, ils se déplacent graduellement en périphérie du Vieux-Montréal.
Alcool - Taverne (Star Tavern)
Au nom de la loi!
En 1919, la prohibition totale des boissons alcooliques est de rigueur dans toutes les provinces du Canada, à l’exception du Québec où l’on permet le commerce du vin, de la bière et du cidre seulement.
Alcool - prohibition Ontario
Le gouvernement du Québec choisit une solution originale : la tempérance plutôt que l’abstinence, contrairement au reste de l’Amérique du Nord. L’adoption de la Loi sur les boissons alcooliques et la création de la Commission des liqueurs de Québec en 1921 abolit la prohibition, tout en maintenant plusieurs restrictions quant aux spiritueux.
Alcool - Annonce Commission des liqueurs 1921
Cet article est paru dans le numéro 11 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008.
Alcool - Intérieur d'une taverne vers 1925
Le 29 septembre 1898, le Canada tient un référendum sur la prohibition au Canada. Le rôle du Québec sera déterminant dans les résultats. En effet, la province vote en majorité contre la prohibition. Les autres provinces et les Territoires du Nord-Ouest se prononcent en faveur de la prohibition, remportant la victoire avec une faible majorité.
Pourtant, le premier ministre Wilfrid Laurier choisit de ne pas tenir compte des résultats du référendum, évoquant la faible participation de la population au vote, soit 44 % des électeurs inscrits.
On dit que la véritable raison tient surtout de ses intérêts électoraux... le Québec étant le bastion de son pouvoir politique. De plus, la prohibition aurait été néfaste pour l’économie du pays.