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Le mont Royal, un parc et plus encore

08 avril 2016
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En 2005, l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal est créé pour assurer officiellement la protection de ce site vert et culturel. Il est en effet aussi riche que convoité.

Mont Royal - vue aérienne 1925-1939

Photographie aérienne du Mont-Royal. Au bas, le complexe de l’hôpital Royal-Victoria.
1925-1939, Vue aérienne oblique du secteur de l’hôpital Royal-Victoria. Vue vers le nord, Hôpital Victoria, stade, Archives de la Ville de Montréal, VM97-3_01-023.
Véritable îlot de verdure au cœur de la ville, le mont Royal est un repère visuel identitaire dans le paysage montréalais. En plus du parc du Mont-Royal, qui occupe à lui seul près de 200 hectares, on y trouve d’autres espaces verts, dont le parc Summit, de nombreuses institutions majeures, comme l’Université de Montréal, l’Oratoire Saint-Joseph et l’Hôpital Royal-Victoria, quatre cimetières, des résidences de prestige, des œuvres d’art et des monuments importants. L’envergure et la richesse du site ont suscité la convoitise et donné lieu aux projets les plus fous, si bien qu’il a fallu assurer officiellement la protection de la montagne, et non seulement du parc. En 2005, le gouvernement du Québec créait par décret l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal, qui devint en 2012 le site patrimonial du Mont-Royal.

Comme les monts Saint-Bruno et Saint-Hilaire, le mont Royal fait partie des collines montérégiennes, qui s’étendent sur une centaine de kilomètres dans le sud du Québec. Son point le plus haut s’élève à 234 mètres. Si la montagne n’est pas très imposante aujourd’hui, entourée de gratte-ciels, elle avait une tout autre allure au moment où elle reçut son nom. Jacques Cartier, qui la gravit en compagnie des Autochtones d’Hochelaga en 1535, la baptise « mont Royal ».

L’idée de créer un parc naît vers 1840

Mont Royal - ski 1954

Photographie en contre-plongée de gens descendant une piste enneigée en ski.
1954, Ski : Lac Castor, Archives de la Ville de Montréal, VM105-Y-1_0079-004.
Au début de la colonisation française, les Sulpiciens sont séduits par la montagne. Ils établissent un fort et une mission à ses pieds. Le lieu devient de plus en plus populaire à l’époque de la révolution industrielle, si bien que l’idée d’y créer un parc surgit dans les années 1840. En 1860, une coupe d’arbres par un particulier pour faire du bois de chauffage défigure un flanc de la colline et renforce l’idée du parc. Quelques années plus tard, la Ville commence à acheter des terrains sur la montagne, puis on entame les expropriations, et enfin la protection du parc du Mont-Royal est assurée, en 1874. Cette même année, le célèbre architecte du paysage Frederick Law Olmsted dessine le plan du parc, qui est inauguré en 1876.

Le plan n’est pas respecté dans son intégrité, mais la philosophie d’Olmsted, qui souhaitait une découverte progressive des paysages de la montagne, est honorée. Un funiculaire, construit en 1885, va à l’encontre de cette pensée en donnant un accès rapide au sommet, mais les visiteurs apprécient cette montée mécanisée. C’est ensuite le tramway qui fait son arrivée sur la montagne en 1930, puis vient le règne de l’automobile avec la voie Camillien-Houde, ouverte en 1958. 

Les organismes sans but lucratif se mobilisent

La fréquentation du parc ne cesse d’augmenter et les infrastructures se développent : la croix, le chalet, le lac des Castors et son pavillon... Pour mieux faire connaître et respecter le lieu, un groupe de jeunes biologistes crée en 1981 le Centre de la montagne, organisme sans but lucratif voué à l’interprétation des patrimoines naturels et historiques du mont Royal et à l’éducation à l’environnement. Mais il en faut davantage pour protéger la montagne des innombrables projets de développements qui y sont lancés. En 1986, des citoyens et des organismes, dont le Centre de la montagne et Héritage Montréal, créent les Amis de la montagne, une corporation sans but lucratif vouée à la conservation et la mise en valeur du mont Royal. Le Centre et les Amis fusionnent en 2005 sous le nom des Amis de la montagne.

Mont Royal - Lac aux Castors

Lac aux Castors, mont Royal.
2004. Photo de Normand Rajotte. Centre d’histoire de Montréal.
Le mont Royal mérite toute la protection qu’on lui accorde, afin que les générations futures puissent continuer à profiter de ses bienfaits. Année après année, une foule de citadins trouvent sur la montagne un îlot de fraîcheur pendant la canicule, des pistes de ski de fond et de raquettes en hiver, des aires de pique-nique et des sentiers où il fait bon prendre l’air en toute saison. On y admire les plus belles vues de Montréal depuis ses deux belvédères. Une visite au mont Royal est devenue un incontournable pour les touristes et une habitude saisonnière pour bien des Montréalais.