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Frederick Law Olmsted, père de l’architecture de paysage en Amérique du Nord

10 juin 2016
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Le parc du Mont-Royal porte la signature d’un illustre architecte de paysage, Frederick Law Olmsted. Concepteur de Central Park, à New York, il a créé à Montréal une de ses plus belles œuvres.

Frederick Law Olmsted vers 1860

Portrait de Frederick Law Olmsted vers 1860.
Vers 1860, A portrait of Frederick Law Olmsted, Source inconnue.
Qu’ont en commun Central Park, à New York, et le parc du Mont-Royal, à Montréal? La signature d’un des architectes de paysage les plus marquants du XIXe siècle! Frederick Law Olmsted pratique divers métiers avant de se lancer dans la conception de parcs urbains. Né en 1822 dans le Connecticut, il s’installe à New York à 18 ans, passe beaucoup de temps en randonnée et sur des voiliers, voyage en Europe et aux États-Unis. Il travaille comme journaliste, écrivant entre autres pour le magazine New Yorker. En Angleterre, il s’émerveille devant la beauté des jardins publics et publie, en 1852, Walks and Talks of an American Farmer in England.

C’est grâce à ses contacts au New Yorker qu’Olmsted obtient le poste de surintendant de Central Park, alors que celui-ci est encore en développement, en 1857. Il rencontre alors Calvert Vaux, avec qui il s’associe pour participer au concours pour l’aménagement du parc. Leur projet est sélectionné et la réalisation va de l’avant.

Frederick Law Olmsted - Vue de l'arche Willowdale

Vue de l’arche Willowdale dans Central Park sur laquelle trônent l’équipe qui a conçu le parc en question. On peut y voir Olmsted (à gauche) et Calvert Vaux (deuxième à partir de la droite).
1862, View of Willowdell Arch with the Team that Created Central Park Standing on the Pathway over the Span, Source inconnue.
Olmsted reste à l’emploi du parc jusqu’en 1861, année où il demande son congé pour prendre la direction de la United State Sanitary Commission, un organisme venant en aide aux soldats de l’Union blessés durant la guerre de Sécession. Il se rend ensuite en Californie, où un projet de mine d’or ne se montre pas aussi lucratif que prévu. Il revient donc à New York pour travailler avec Vaux sur divers projets, dont la conception de Prospect Park (1865-1873).

Pour l’embellissement de la ville

En 1872, l’association avec Calvert Vaux est dissoute. Le projet du parc du Mont-Royal est particulièrement important pour Olmsted, car c’est la première fois qu’il fait cavalier seul. Il peut mettre de l’avant les principes qu’il a développés au fil du temps et des voyages. Nous sommes alors à une époque où les villes d’Amérique du Nord croissent à une vitesse folle, sans plans de développement, avec des résultats souvent douteux pour la qualité de vie des citadins. Olmsted est l’un des promoteurs du mouvement d’embellissement des villes, qui défend la théorie selon laquelle plus une ville est agréable sur le plan esthétique, plus les gens ont envie d’y vivre et y sont heureux.

Frederick Law Olmsted

Portrait de Frederick Law Olmsted
The Late Frederick Law Olmsted. The most distinguished American Landscape architect, portrait tiré de The World’s Work, vol. VI, no 6, octobre 1903, p. 3838.
Pour son projet du parc du Mont-Royal, Olmsted mise sur la caractéristique « montagne » du site, son aspect poétique et ses paysages naturels. Les attentes du moment allaient plutôt dans le sens d’un parc floral, très jardiné. Dans son plan, Olmsted imagine une expérience en lien avec la découverte progressive d’une variété de paysages et de vues qu’il organise par une circulation en douceur jusqu’au sommet, qu’il veut accessible même aux personnes en fauteuils roulants. Le parc est inauguré en 1876 et figure parmi les plus importantes réalisations d’Olmsted.

L’architecte relocalise sa firme au Massachusetts en 1883 et continue de développer des projets. La conception de l’Exposition internationale de Chicago, en 1893, sera l’un de ses derniers. Il finit ses jours, en 1903, dans un hôpital dont il a dessiné l’aménagement paysager. À sa mort, Olmsted lègue sa firme à ses fils et à leurs successeurs, et elle reste active jusqu’en 1980. Sa maison et son bureau sont transformés en musée et ses plans sont conservés pour la postérité.

Références bibliographiques

BEVERIDGE, Charles E. Le mont Royal dans l’œuvre de Frederick Law Olmsted, [En ligne], Ville de Montréal, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2002, 66 p. [http://aapq.org/sites/aapq.org/files/dchartier_olmsted-vision-mont-royal... (Consulté le 18 décembre 2015).