Fondé au XIXe siècle par huit musiciennes, ce club anglophone était réservé aux femmes. Toujours actif, il attire aujourd’hui les amateurs de musique classique sans distinction de langue ou de sexe.
Mary Bell
Le premier spectacle a lieu dans une salle du YMCA, au square Dominion, en novembre 1892. L’idée de ces concerts matinaux plaît tellement que le club recrute 200 membres dès la première année. Ce sont toutes des femmes, toutes anglophones. L’organisation du club est dynamique et efficace, et son rôle devient de plus en plus important dans la promotion de la musique classique à Montréal. Au début, les concerts sont donnés seulement par des membres du club, parfois accompagnés par des musiciens professionnels. En 1895, les organisatrices invitent le violoniste belge Eugène Ysaÿe. Le succès de son récital amène une restructuration et une diversification de la programmation.
Les membres du club restent exclusivement féminins jusqu’en 1969, mais l’organisme a toujours accueilli des hommes parmi ses artistes invités. Les musiciens canadiens sont toujours au programme, et de futures grandes vedettes comme Léopold Simoneau, Pierrette Alarie, Glenn Gould et Maureen Forrester s’y produisent en début de carrière. Plusieurs artistes internationaux y font leur première apparition en Amérique du Nord. Parmi les grands musiciens qui se sont fait entendre au LMMC, on compte Isaac Stern, Vladimir Horowitz, Gérard Souzay, Benjamin Britten, Jean-Pierre Rampal et Yo-Yo Ma.
Un organisme en évolution
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Le LMMC a bien changé depuis ses débuts il y a plus d’un siècle. Des femmes francophones ont siégé à sa présidence. Les concerts ont longtemps eu lieu le mardi matin, mais ils se déroulent maintenant le dimanche après-midi, préservant l’idée de la matinée. L’organisme, toujours à but non lucratif et géré par un comité de bénévoles, peut s’enorgueillir d’avoir à son actif plus de 120 saisons de concerts sans interruption, malgré deux grandes guerres!
Le club est fier de maintenir une tradition d’excellence tout en ne recevant aucune subvention. Depuis ses débuts, il fonctionne grâce au travail de ses bénévoles et est financé par son public et par des dons, ce qui lui permet de continuer d’offrir des billets à prix abordable. Même si le Ladies’ Morning Musical Club n’est plus ce qu’il était à sa création, l’esprit des fondatrices et leur volonté de promouvoir la musique sont toujours bien vivants.