De 1884 à 1894, Jules Helbronner signe plus de 323 éditoriaux consacrés à la classe ouvrière. Il dénonce les mauvaises conditions de vie et de travail ainsi que la forte dépendance envers le patronat.
Jules Helbronner
La cause ouvrière
Dans ses textes, Jules Helbronner se penche sur les problèmes que connaissent les ouvriers montréalais au tournant du XXe siècle. L’éditorialiste dénonce les mauvaises conditions de vie et de travail des salariés ainsi que leur forte dépendance envers le patronat. À cette époque, si les ouvriers qualifiés bénéficient de conditions plus favorables, les ouvriers non qualifiés peinent souvent à joindre les deux bouts. Le versement mensuel des salaires concourt à l’endettement des ménages ouvriers. Forcées d’emprunter en attendant le versement de leur salaire, les familles ouvrières doivent ainsi rembourser des sommes importantes en intérêts. Le travail des mères et des enfants ainsi que le paiement des travailleurs sous forme de coupons échangeables dans les magasins de compagnie contribuent, selon lui, aux mauvaises conditions de vie des travailleurs. L’apparent désintérêt des autorités civiques et judiciaires devant cette situation scandalise Jules Helbronner. Son objectif principal est d’éveiller la conscience de la classe ouvrière en misant sur le potentiel politique et intellectuel des travailleurs. Il cherche ainsi à sensibiliser les travailleurs aux solutions qui s’offrent à eux et à leur donner les outils nécessaires afin d’améliorer leur condition.
Jules Helbronner - La maison de refuge de l'Union nationale française
Juif d’origine française
Jules Helbronner - La fête des vétérans Français de Montréal
Après La Presse
Jules Helbronner quitte le journal La Presse en 1908, à la suite de différends avec la direction du quotidien. Il travaille au journal La Patrie dès 1909 puis déménage à Ottawa en 1916. Il y décède le 25 novembre 1921. Des dignitaires français et canadiens, des intellectuels ainsi que des représentants syndicaux assistent à ses funérailles et témoignent du profond respect que l’engagement de Jules Helbronner a suscité au sein de la société montréalaise.
DE BONVILLE, Jean. « Helbronner, Jules », [En ligne], Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2005. [http://www.biographi.ca/fr/bio/helbronner_jules_15F.html] (Consulté le 6 mai 2016).
DE BONVILLE, Jean. Jean-Baptiste Gagnepetit : les travailleurs montréalais à la fin du XIXe siècle, Montréal, Les Éditions de l’Aurore, 1975, 253 pages.
MÉTHOT, Mélanie. « Jules Helbronner, père de la conscience ouvrière », Mens, vol. 2, no 1, 2001, p. 67-104.