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Hochelaga, un village iroquoien

19 janvier 2016

En 1535, l’explorateur français Jacques Cartier visite Hochelaga, sur l’île de Montréal. Il note quelques observations qui permettent d’imaginer ce village iroquoien et ses habitants.

Hochelaga - village

Interprétation imaginée du village d'Hochelaga par un cartographe italien du 16e s. à partir des descriptions de Jacques Cartier.
Tiré de : Terzo volume delle navigationi et viaggi de Giovanni Battista Ramusio [p. 446-447]. Bibliothèque et Archives Canada. 117664.
Bien avant d’être le nom d’un quartier et d’une rue, Hochelaga a désigné un village sur l’île de Montréal. On ne connaît pas la signification exacte de ce terme. Certains croient qu’Hochelaga signifie « gros rapides », peut-être à cause de la proximité des rapides de Lachine. Lors de son voyage, en 1535, l’explorateur français Jacques Cartier visite ce village iroquoien de plus de 1000 habitants. Il note quelques observations qui nous permettent de mieux connaître le village et ses habitants.

Où était situé Hochelaga? Plusieurs emplacements ont été proposés mais, à ce jour, la question est toujours irrésolue. L’une des hypothèses considère que ce pourrait être le site Dawson, en face de l’Université McGill au centre-ville, cependant les données archéologiques provenant des vestiges de ce village ne permettent pas de l’affirmer. D’autres lieux au pied des versants du mont Royal sont également possibles, par exemple du côté des quartiers Notre-Dame-de-Grâce et Plateau Mont-Royal ou même d’Outremont. Pour en être certain, il faudrait trouver des indices bien précis qui révèleraient une occupation villageoise datée des années 1530.

Chose certaine, en octobre 1535, Jacques Cartier et ses hommes arrivent dans ce village situé au bas de la montagne. Les voyageurs français sont reçus cérémonieusement, une fête est donnée en leur honneur. Après la réception, leurs hôtes les guident sur la montagne, que l’explorateur français nomme « mont Royal ». N’effectuant qu’un court séjour à Hochelaga, il redescend aussitôt le fleuve et revient à son installation sur la rivière Saint-Charles dans la ville actuelle de Québec. 

Cartier raconte Hochelaga

Carte 1547

Représentation de la côte est de l’Amérique du Nord datant de 1547. Le cartographe a placé le Nord en bas du dessin. Cartier serait un des personnages.
1547. Carte de l’est de l’Amérique du Nord, dans un atlas manuscrit attribué à Nicolas Vallard, Dieppe. Huntingdon Library, San Marino, Californie. HM29, folio 9.
Cartier a tout de même le temps d’observer certains aspects de la société d’Hochelaga. Il découvre d’abord les palissades qui servent à protéger les habitants en cas de guerre. Des galeries, garnies de tas de pierres et accessibles par des échelles, complètent cette structure de défense du village. Tout autour de l’agglomération se trouvent les champs où les Iroquoiens cultivent maïs, haricots, courges et citrouilles, la base de leur alimentation.

Cartier mentionne que les palissades abritent une cinquantaine de maisons longues recouvertes de grands pans d’écorces cousues et accueillant plusieurs foyers et chambres. Ces habitations ont une longueur d’environ 50 pas et une largeur de 12 à 15 pas. La partie haute sert de grenier où le maïs est entreposé. Cartier remarque également de volumineux récipients où les Iroquoiens conservent de grandes réserves de poisson séché et fumé.

Dans les années qui suivent la venue de Jacques Cartier, des changements se produisent dans la vallée du Saint-Laurent. Lorsque Champlain vient dans la région en 1603, il n’y trouve aucune trace d’Hochelaga. Une réorganisation géopolitique majeure a eu lieu au sein de plusieurs groupes iroquoiens et les Iroquoiens du Saint-Laurent ont, à cette occasion, quitté la vallée du Saint-Laurent.

Cet article est paru dans le numéro 47 du bulletin imprimé Montréal Clic, publié par le Centre d’histoire de 1991 à 2008. Il a été mis à jour en 2019.