Né en Inde au XVe siècle, le sikhisme a fait son chemin jusqu’au Québec au XXe siècle. LaSalle abrite un lieu de culte et de vie communautaire destiné aux adeptes montréalais de cette religion.
Temple sikh à LaSalle
Le terme gurdwara, qui désigne un temple sikh, trouve son origine dans les mots guru, qui signifie « professeur », et dwara, qui veut dire « porte ». Le temple est donc la porte qui permet de s’approcher de Dieu et de ses enseignements. Le terme sikh est d’ailleurs un mot pendjabi qui signifie « qui apprend ». Comme celui de LaSalle, le gurdwara typique comprend une salle principale où se trouvent les écritures saintes, qui portent le nom de Guru Grand Sahib. Ce livre sacré, honoré comme un gourou vivant, est posé sur un trône, couvert de tissu et conservé sous un dais. La salle principale sert à la lecture des écritures et aux chants des hymnes contenus dans le Guru Grand Sahib. Le temple comprend aussi une cuisine communautaire ouverte 24 heures sur 24, tous les jours, à tous les visiteurs. Un gurdwara peut servir d’abri à qui en a besoin pour son repos ou sa sécurité. À l’extérieur du temple se trouve un drapeau sur lequel figure le khanda, l’emblème du sikhisme. Il se compose, au centre, d’un sabre à double tranchant entouré d’un cercle représentant le Dieu unique et éternel. De part et d’autre, deux sabres courbés symbolisent le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel des gourous.
Khalsa
Un temple en l’honneur de Guru Nanak, le premier des 10 gourous
Le sikhisme est originaire du nord de l’Inde. Il doit sa naissance aux tensions qui régnaient dans cette région entre les hindous et les musulmans au XVe siècle. Cette religion, qui croit en un Dieu placé au-dessus des divisions religieuses, est basée sur l’enseignement de 10 gourous. À la fois maîtres spirituels et chefs de la communauté, ils ont vécu entre 1469 (Guru Nanak) et 1708 (Guru Gôvind Singh). Elle se base aussi sur les écritures sacrées contenues dans le Guru Grand Sahib, l’ultime gourou. Le pratiquant sikh, lorsqu’il est prêt à embrasser sa foi, est baptisé avec l’amrit, une eau bénite sucrée. Il joint ainsi la Khalsa, ou Fraternité des sikhs, et s’engage à respecter les règles de vie du sikhisme et ses symboles (voir l’encadré). Lors des fêtes célébrant la Khalsa, le jaune safran est à l’honneur en souvenir de la couleur des habits des cinq bien-aimés, les premiers sikhs qui furent baptisés par Guru Gôvind Singh en 1699.
Temple sikh à LaSalle
Les sikhs baptisés et pratiquants se reconnaissent aux attributs suivants, qui sont les marques de leur foi :
- Le kara, un bracelet d’acier porté au poignet, rappelle le lien à Dieu et à la communauté de la Khalsa. Il représente l’aspect infini et éternel de Dieu, qui n’a ni début ni fin. Porter le kara incite aussi à réfléchir aux actions que l’on pose et à faire le bien. Le choix de l’acier comme matériau réfère symboliquement à la solidité et à l’humilité.
- Le kesh est le fait de ne pas se couper les cheveux, symboles de force et de vitalité, la barbe, symbole de sagesse, et les poils corporels. Les cheveux étant la création de Dieu, ne pas les couper indique la volonté d’accepter ce don de Dieu tel quel. La tradition du kesh date du premier gourou, Nanak, qui lui a donné sa dimension spirituelle.
- Le kangha est un peigne de bois, symbole de propreté des cheveux et du corps. L’hygiène corporelle et la bonne santé sont des valeurs importantes du sikhisme, car le corps est un véhicule vers l’illumination. Chez les hommes, le peigne maintient les cheveux sous le turban. Il sert aussi à nettoyer symboliquement l’esprit des cinq ennemis : luxure, avarice, matérialisme, colère et égocentrisme.
- Le kachera est un caleçon bouffant serré aux genoux. Conçu à l’origine pour ne pas gêner les mouvements des cavaliers sikhs au combat, il symbolise la fidélité à Dieu et dans le couple, ainsi que la chasteté, la modestie et le contrôle.
- Le kirpan est un poignard cérémoniel de taille et de forme variables. Il s’agit souvent d’une dague courbe en métal, protégée par un étui en bois. Il peut être porté sur les vêtements ou en dessous. On le retire de l’étui de façon exceptionnelle, par exemple pour bénir de la nourriture. Le fait de porter une arme rappelle aux sikhs les persécutions subies par leurs ancêtres. Il symbolise le courage et l’importance de défendre les faibles et les oppressés, tout comme le bien et la justice. Porté essentiellement comme attribut de la foi, il ne doit pas être utilisé comme une arme.
Aux cinq K s’ajoute, pour les hommes, le port du dastar, qui sert à protéger les cheveux. Symbole religieux important, ce turban distinctif de l’identité sikhe sert à marquer le respect envers la chevelure et non à la cacher. On l’enlève et on le met avec soin, tour par tour. Le dastar se décline en plusieurs styles et en plusieurs coloris. Il ne peut pas être couvert par autre chose ou remplacé par un casque ou un chapeau. Les femmes peuvent, si elles le souhaitent, porter un foulard ou un morceau de tissu pour protéger leurs cheveux.