-3000 au 16e siècle
Une montagne ressource
L’île de Montréal est déjà, à la préhistoire, un lieu de rencontre stratégique étant donné sa situation géographique, à la confluence de plusieurs voies de communication majeures – le fleuve Saint-Laurent, la rivière Richelieu, la rivière des Outaouais. Couverte de forêts et parcourue par de nombreux ruisseaux, l’île offre aux groupes amérindiens de précieuses ressources naturelles : bois, eau, végétaux, gibier, poissons. La montagne est composée de trois sommets, qui offrent des points de vue sur les environs. Elle est également une source importante de cornéenne. Cette pierre dure peut être brisée en éclats tranchants, parfaits pour la confection de pointes de projectile et d’outils. Les Amérindiens ont ainsi exploité les carrières du mont Royal de façon continue de 5000 ans avant aujourd’hui jusqu’à la fin de la préhistoire. La cornéenne faisait partie de l’économie de l’époque, intégrée aux réseaux d’échanges à l’échelle de la région et même du continent. Comme les Iroquoiens du Saint-Laurent le découvriront, la montagne est également riche en sols appropriés à la culture. Voilà un lieu invitant où s’établir…
Lieu de passage, lieu d’établissement
Des groupes d’Amérindiens chasseurs-cueilleurs fréquentent déjà les rives de l’île de Montréal, il y a plus de 5000 ans, et s’aventurent sur la montagne. C’est au Sylvicole moyen que les premières populations, celles des Iroquoiens du Saint-Laurent, se sédentarisent et, jusqu’au 16e siècle, profitent des conditions propices sur les versants de la montagne pour bâtir des villages et pour cultiver les trois sœurs – maïs, haricot, courge –, qui forment la base de leur alimentation.
De cette époque, les archéologues ont découvert deux emplacements amérindiens d’importance sur le mont Royal. Le premier, un site domestique, est situé à proximité de la carrière préhistorique, dans l’actuel parc du Mont-Royal, où les Amérindiens extrayaient et transformaient la pierre cornéenne; le second, un petit site de campement, se trouve dans l’actuel cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Plusieurs sépultures découvertes depuis le 19e siècle confèrent à la montagne une valeur symbolique et sacrée.
Quant aux traces d’établissements amérindiens, une découverte fortuite, mais néanmoins capitale, se produit en 1860. Près de l’Université McGill, on découvre de nombreux artéfacts amérindiens préhistoriques et des sépultures. Si l’on croyait avoir trouvé l’emplacement du village d’Hochelaga, visité par Jacques Cartier, plusieurs pensent aujourd’hui que le site est trop petit et antérieur à la bourgade décrite par l’explorateur. Étudié par le géologue John William Dawson, cet emplacement demeure la seule trace de site villageois iroquoien repéré jusqu’à maintenant sur l’île de Montréal.
La bourgade d’Hochelaga au 16e siècle
Où était situé Hochelaga? On s’entend généralement pour dire que ce village iroquoien était à une certaine distance des voies navigables autour de l’île, à flanc de montagne. L’emplacement exact n’a jamais pu être retrouvé et sa localisation fait l’objet de plusieurs hypothèses : près du sommet Outremont; directement au sommet Mont-Royal; ou encore sur la terrasse ensoleillée du versant sud de la montagne.
Jacques Cartier, les Iroquoiens et la montagne
En octobre 1535, le navigateur Jacques Cartier visite le village iroquoien d’Hochelaga, sur les flancs du mont Royal. Il y est accueilli par environ 1 000 personnes, avec de nombreux cadeaux et des rituels de bienvenue.
Les Iroquoiens amènent Cartier et ses compagnons au sommet de la montagne, d’où les Européens ont un point de vue qui va au-delà de l’île de Montréal. La rencontre et les lieux inspirent l’explorateur:
Et au milieu de ces campagnes, est située et sise la ville d’Hochelaga, près et joignant une montagne qui est à l’entour de celle-ci, labourée et fort fertile et du sommet de laquelle on voit fort loin. Nous nommâmes cette montagne Mont-Royal.
Jacques Cartier honore ainsi le roi François 1er, le souverain français qui soutient son voyage en terre d’Amérique.
Moins d’un siècle plus tard, en 1603, alors que l’explorateur Samuel de Champlain se rend sur l’île de Montréal, le village d’Hochelaga n’y est plus. Plusieurs facteurs pourraient expliquer la dispersion des Iroquoiens du Saint-Laurent non seulement du village d’Hochelaga, mais de toute la vallée du Saint-Laurent à cette époque : les guerres amérindiennes; les maladies infectieuses contractées des Européens; de mauvaises conditions climatiques. Plusieurs de ces Iroquoiens meurent, d’autres se réfugient chez des nations voisines, qui les intègrent dans leur communauté. L’île de Montréal continuera cependant d’être un lieu fréquenté par diverses communautés amérindiennes.
Études sur le site patrimonial déclaré du Mont-Royal
COMMISSION DES BIENS CULTURELS DU QUÉBEC. Étude de caractérisation de l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal. 2005.
POITRAS, Claire. L’arrondissement historique et naturel du Mont‐Royal, une montagne dans la ville. Une identité façonnée par les interactions entre les activités humaines et un milieu naturel. Rapport présenté au Bureau du Mont‐Royal et au ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, Institut national de la recherche scientifique, Montréal, juillet 2011.
Publications
BOUDREAU, Claude, Serge COURVILLE, Normand SÉGUIN. Le territoire. Atlas historique du Québec. Sainte-Foy, Les Archives nationales du Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1997.
LINTEAU, Paul-André. Brève histoire de Montréal. Montréal, Boréal, 1992.
ROBERT, Jean-Claude. Atlas historique de Montréal. Montréal, Art Global, Libre Expression, 1994.
TREMBLAY, Roland. Les Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple du maïs. Montréal, Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal / Éditions de l’Homme, 2006.
TRIGGER, Bruce G. et James F. PENDERGAST. Cartier’s Hochelaga and the Dawson site. Montréal, McGill-Queen’s University Press, 1972.
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Vers 9000 avant notre ère
Premières migrations amérindiennes sur le territoire qui deviendra le Québec.
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Vers 3000 avant notre ère
Premiers Amérindiens sur le mont Royal.
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1535
Rencontre de l’explorateur Jacques Cartier avec les Iroquoiens du Saint-Laurent à Hochelaga, sur les flancs de la montagne; Cartier nomme le mont Royal.
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1603
Visite de l’explorateur Samuel de Champlain à Montréal; il ne trouve pas trace du village d’Hochelaga visité par Jacques Cartier.
Sites Web
En plus des artéfacts retrouvés sur le site étudié par John W. Dawson et de plusieurs sépultures, les traces d’une carrière et d’anciens sentiers témoignent de la présence amérindienne préhistorique sur la montagne.
Dépliant La présence amérindienne sur le mont Royal
Les amis de la montagne
1260, chemin Remembrance
Montréal (Québec) H3H 1A2
Téléphone : 514 843-8240, poste 0
info@lemontroyal.qc.ca
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Musée McCord
690, rue Sherbrooke Ouest
Montréal (Québec) H3A 1E9
Renseignements généraux : 514 398-7100
info@mccord.mcgill.ca
Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal
350, place Royale
Angle de la Commune
Vieux-Montréal (Québec) H2Y 3Y5
Téléphone : 514 872-9150
info@pacmusee.qc.ca