Ridgewood est une avenue résidentielle très sinueuse et pentue qui monte le flanc est du sommet Westmount et qui se termine en impasse. L’abondance des arbres sur la rue permet d’atténuer l’emprise visuelle des immeubles.
Les prémisses du développement de cette portion de la colline de Westmount se situent en 1898 lorsque la Westmount Land Company acquiert le terrain de la famille Hébert dit Lecompte. Il est subdivisé vers 1910 sans donner lieu à un développement. C’est en 1944 que la compagnie Ridgewood Housing Development, dont les principaux actionnaires sont les entrepreneurs montréalais Arthur M. et Lionel M. Maron, amorce le projet immobilier. L’entreprise planifie alors la construction de 40 immeubles d’habitation au coût total de 5 000 000 $, lesquels peuvent contenir 1 000 logements.
Le plan d’ensemble, réalisé par le professeur, architecte et urbaniste John Bland, dispose les immeubles de part et d’autre d’une nouvelle rue au tracé en serpentin qui épouse la configuration en pente du terrain. Les sept premiers immeubles sont construits selon les plans de l’architecte Harold James Doran. La totalité du projet n’est toutefois pas achevée par cette compagnie. Au fil des années, différents entrepreneurs érigent les autres immeubles d’habitation tout en conservant un gabarit similaire et un matériau de revêtement uniforme.
Les appartements Summit sont construits en 1955 selon les plans de l’architecte d’origine française Henry L. Pomey pour la Upper Ridgewood Corporation. Ils font partie d’une série de huit immeubles d’habitation qui totalisent près de 350 logements.
Pomey a utilisé le plan cruciforme pour les immeubles, évoquant ainsi les idées d’avant-garde de Le Corbusier. Une telle configuration permet une utilisation rationnelle des circulations en les rassemblant dans la partie centrale, ce qui assure le maximum d’éclairage naturel et d’aération aux logements. Les immeubles, entourés d’arbres, sont disposés librement de part et d’autre de l’avenue sinueuse et en pente. À une échelle réduite, l’ensemble présente une conception comparable aux grands projets immobiliers new-yorkais d’après-guerre, tels que le Stuyvesant Town et le Peter Cooper Village.