Embassy Row

Situé sur le flanc sud du mont Royal, l’immeuble à appartements prend forme à la suite d’un remembrement parcellaire qui succède à deux étapes de morcellement du domaine McGregor. À la fin des années 1860, le lotissement nécessite le percement de la rue McGregor (aujourd’hui avenue du Docteur-Penfield) jusqu’à la rue Simpson. Elle passe juste au nord de l’ancienne maison de ferme des McGregor. L’ouverture de l’avenue des Pins au début des années 1890 lance une seconde vague de subdivision des lots cette fois au nord de la rue McGregor. Les dimensions de tous ces nouveaux lots sont propices à la construction de maisons unifamiliales ou jumelées destinées à la classe supérieure. Au tournant des années 1960, plusieurs résidences sont démolies sur du Docteur-Penfield pour faire place à des immeubles-barres (immeubles très longs) et à des tours d’habitation.

L’Embassy Row est l’un de ces immeubles-barres. Destiné à une clientèle aisée, il est conçu en 1961-1962 selon les plans des architectes Dickinson, Menkès et Webb pour la compagnie McGregor-Pine Estates. Son parti architectural misant sur une structure de béton laissée apparente vaut à ses concepteurs un prix du Canadian Housing Design Council en 1964. Se prolongeant en porte-à-faux à l’avant et à l’arrière du bâtiment, la structure supporte des balcons continus qui affirment l’horizontalité de la composition et qui constituent un premier écran aux façades. Tout en permettant un éclairage naturel abondant, cette transparence démontre l’importance accordée aux perspectives sur la ville et à la montagne dans la conception de l’Embassy Row. Le mur-rideau des deux premiers étages, prévus semi-commerciaux à l’origine, contribue à créer une transition entre le caractère privé des appartements et celui public de la rue, alors que l’entrée principale s’y trouve simplement signalée par un auvent en porte-à-faux.