La localisation du mont Royal au cœur de la métropole et l’importante fréquentation que connaît le parc créent des pressions importantes sur le patrimoine naturel. Des recherches sur l’impact de la fréquentation, la capacité de support des écosystèmes, ainsi que les comportements humains par rapport à la faune favoriseraient une meilleure connaissance des problématiques et permettraient de bonifier des pratiques de gestion et de communication. La question des environnements sonores et lumineux serait aussi à explorer.
Impacts de la fréquentation hors sentier sur les écosystèmes et particulièrement sur les communautés végétales
Contexte
La fréquentation hors sentier a des impacts importants sur les écosystèmes liés aux dommages directs causés à la végétation et à la faune, ainsi qu’à la compaction des sols et à l’érosion. Cette fréquentation provoque aussi des ouvertures dans la canopée et crée un morcellement des unités de végétation. Certaines études soulignent particulièrement des dommages sur l’herpétofaune terrestre. Le relevé des sentiers et de leur état de dégradation est fait périodiquement dans le cadre du programme de gestion écologique, toutefois des études complémentaires seraient nécessaires.
Priorités de recherche
- Analyse de la compaction des sols sur certains sentiers informels de différents secteurs de la montagne et quantification de la perte de biodiversité (pédofaune, herpétofaune et végétation).
- Étude des impacts des ouvertures créées sur les écosystèmes et leurs composantes.
- Recommandations visant à dissuader la fréquentation informelle et à restaurer le milieu.
Étude de la mortalité routière de la faune du parc du Mont-Royal
Contexte
Une certaine mortalité animale est observée quand des animaux traversent des voies de circulation ou sentiers très fréquentés du parc par des voitures ou vélos. La mortalité de couleuvres et de ratons laveurs a particulièrement été constatée.
Priorités de recherche
- Recensement de la mortalité animale sur la voie Camillien-Houde, le chemin Olmsted et dans certains sentiers très fréquentés et recommandations pour réduire cette problématique (aménagement de passages fauniques, par exemple).
- Identification des causes (vélos, véhicules et autres) selon les espèces et proposition de pistes de solution.
Capacité de support des écosystèmes et stratégies à mettre en place en fonction de scénarios d’augmentation de la fréquentation
Contexte
La fréquentation du parc du Mont-Royal augmente, ce qui a des impacts sur la pérennité des milieux naturels. La capacité de support des écosystèmes peut être définie dans la littérature comme étant le seuil au-delà duquel un bien ou un service écosystémique commence à être dégradé et ne peut plus contribuer au bien-être des populations.
Priorités de recherche
- Étude de la capacité de support des écosystèmes du parc et mise en perspective avec la fréquentation actuelle et attendue. À partir de ces constats, des propositions seraient faites en vue de conserver le patrimoine naturel pour les générations futures : fermeture totale ou partielle de certains secteurs pendant un laps de temps, par exemple, ou autres stratégies à identifier et communication autour des enjeux soulevés.
- Analyse d’exemples novateurs.
Analyse des comportements humains par rapport à la faune
Contexte
L’alimentation des animaux sauvages, particulièrement des écureuils gris et des ratons laveurs, par des citoyens pose des problèmes de santé publique et a de nombreux impacts sur la biodiversité. Les chiens non tenus en laisse peuvent agir comme prédateurs et contribuer à la réduction des populations de salamandres et couleuvres ainsi qu’à la diminution de la nidification de certains oiseaux nichant au sol comme certaines parulines qui font leur nid dans des bosquets. Les relations entre humains et animaux sont souvent très émotives et varient selon les cultures. Plusieurs actions de sensibilisation ont été menées au belvédère Camillien-Houde en vue de changer les comportements.
Priorités de recherche
- Étude des comportements des citoyens envers les animaux, évaluation des actions déjà mises en œuvre et recommandations pour limiter les impacts négatifs de certaines pratiques.
- Revue de littérature concernant des stratégies utilisées dans différentes villes.
- Développement d’une approche de bonnes pratiques en ce qui concerne la cohabitation avec la faune sauvage en milieu urbain.
Impacts des éclairages sur la faune, la flore et le ciel étoilé, qualité du ciel nocturne
Contexte
La situation du mont Royal au cœur de la ville et sa fréquentation ont pour conséquence que le site subit toute la nuit un éclairage artificiel (interne au parc et externe en provenance de la ville). Cette situation a des impacts sur la biodiversité et la qualité du ciel étoilé. Elle affecte aussi la valeur paysagère du parc. En effet, le contraste entre la masse végétale sombre de la montagne et les quartiers éclairés à son pourtour fait partie de cette valeur.
Priorités de recherche
- Étude des impacts des éclairages artificiels sur la faune (rythmes circadiens, comportements, etc.) et la flore (physiologie des plantes, photosynthèse). Cartographie écologique de la sensibilité de différents secteurs.
- Étude des impacts des éclairages sur la visibilité du ciel nocturne.
- Recommandations afin de limiter les impacts, notamment sur le type d’éclairage à favoriser.
- Identification de cibles à atteindre et d’un rayon de modification de l’éclairage dans la trame urbaine périphérique (zone tampon). Établissement d’une stratégie de gestion.
Étude de l’environnement sonore (urbain, naturel)
Contexte
La situation du mont Royal au cœur de la ville et sa fréquentation ont pour conséquence que le site s’inscrit dans un certain environnement sonore qui peut avoir des conséquences sur la biodiversité du parc. En outre, le parc en lui-même procure un environnement sonore naturel qui apporte une certaine quiétude dans l’environnement urbain.
Priorités de recherche
- Étude des effets du bruit de la ville sur les populations animales et corrélations possibles avec l’effarouchement des animaux les plus sensibles, tels que les amphibiens (du fait d’un impact sur le système reproductif), les oiseaux, certains insectes synergiques et les chauves-souris (écholocation), bien que dans ce dernier cas le bruit ne soit souvent pas la principale cause de diminution des populations.
- Étude d’impacts d’activités se déroulant dans le parc du Mont-Royal sur la faune en période de reproduction. Cartographie des lieux et identification de niveaux sonores seuils qui affectent les populations animales.
- Étude de l’environnement sonore du parc du Mont-Royal (chants des oiseaux, déplacements des mammifères, vent dans les arbres, écoulement de l’eau, etc.) et propositions de valorisation.