La station de pompage Des Cèdres-en-bas est érigée en 1931, en même temps que celle Des Cèdres-en-haut. Elle s’inscrit dans la foulée des travaux de modernisation et d’accroissement du réseau d’aqueduc et d’égouts entrepris par l’administration municipale à la suite de la municipalisation du réseau en 1927. Elle est ainsi contemporaine de plusieurs autres stations de pompage municipales, notamment les stations McTavish (1928-1932) et Côte-des-Neiges (1938), elles aussi situées sur les flancs du mont Royal. Ces travaux témoignent des efforts de la Ville pour répondre aux besoins en infrastructures de toute sorte de sa population croissante.
La station de pompage Des Cèdres-en-bas permet d’alimenter le réservoir Des Cèdres érigé en 1920 pour remplacer le réservoir Peel datant des années 1870. La construction de réservoirs sur la montagne est stratégique : cela permet de profiter de la force de gravité pour la redistribution de l’eau dans le réseau d’aqueduc. Cet usage de la topographie du mont Royal remonte au début du 19e siècle. En 1957, le réservoir Des Cèdres est remplacé par le réservoir du Sommet construit sur le mont Royal.
Comme plusieurs infrastructures de ce type à la même époque, le petit bâtiment au plan rectangulaire et à toit plat est entièrement construit en béton. De style Beaux-Arts, ses façades bétonnées, enduites de crépi et parfaitement symétriques imitent un revêtement de pierre de taille harpé avec ses bandeaux en saillie et en retrait ornés de faux joints. Les ouvertures cintrées de la porte et des fenêtres sont dotées d’un encadrement en saillie, également en béton. Une corniche métallique, qui devait originellement être en cuivre, couronne le sommet de l’édicule.
Le bâtiment est implanté en retrait de la voie publique à l’arrière de l’ancien poste d’incendie no 28 construit en 1909. Le parc Thérèse-Casgrain, qui lui est adjacent, possède un caractère sauvage qui concourt à renforcer la présence de la montagne dans la ville et constitue un point d’accès au parc du Mont-Royal par ses sentiers aménagés. Finalement, l’implantation discrète de même que la dimension modeste du bâtiment témoignent de sa vocation utilitaire. De nos jours, cette station ne sert qu’en cas d’urgence si jamais d’autres stations faillaient à leur tâche.