17 récipiendaires ont reçu les insignes de l’Ordre de Montréal 2024. Découvrez les!

Yvette Brind'Amour

1921-1992
Commandeure
2016
Grande Montréalaise
1985, catégorie culturelle

Une grande dame et une comédienne remarquable dont la seule volonté et le jeu exceptionnel ont permis au théâtre francophone de trouver à Montréal ses assises et de s’y affirmer pleinement. Tel est le personnage, telle est la contribution de Mme Yvette Brind’Amour, cofondatrice, ancienne directrice artistique et ancienne metteuse en scène du Théâtre du Rideau Vert de Montréal.

Avant que le Théâtre du Rideau Vert n’entreprenne son aventure, avant les débuts timides de la jeune Yvette Brind’Amour, il y a l’apprentissage rigoureux, les cours d’art dramatique et de ballet et la formation à l’étranger, à Paris plus précisément, où elle étudie avec René Simon et Charles Dullin. Entre Asmodée qu’elle incarne en 1938 avec toute la promesse de ses 17 ans, et Maude dans la pièce Harold et Maude de Higgins, qu’elle jouera trente ans plus tard avec un égal enthousiasme, et tous ces personnages qui leur succéderont, s’est écoulée une carrière artistique remarquable.

En 1948, Mme Brind’Amour fonde avec Mercedes Palomino le Théâtre du Rideau Vert. Œuvre de courage et de ténacité, le Rideau Vert est le premier théâtre permanent au Canada français. En guise de première, on joue au Théâtre des Compagnons une pièce de Lilian Hellman, Les Innocentes, et très vite le répertoire s’étend, mais la troupe, elle, n’a de rideau que le nom. Du Théâtre des Compagnons, la troupe se rend au Gesù; du Monument-National, elle passe au Théâtre Anjou. En 1960, elle s’installe, cette fois pour de bon, rue Saint-Denis. Guidée par un souci constant de perfection, la directrice artistique du Rideau Vert sait faire appel aux meilleurs comédiens, aux meilleurs décorateurs et techniciens, ne laissant jamais rien au hasard. C’est ainsi qu’elle se taille une réputation de grande metteuse en scène.

Afin de gagner à la cause du théâtre un auditoire plus vaste et notamment les jeunes, et pour susciter aussi l’intérêt d’un public toujours plus exigeant, Yvette Brind’Amour met à l’affiche du Rideau Vert des chefs-d’œuvre du théâtre classique universel et du théâtre contemporain international. S’y ajoute un nombre impressionnant de pièces canadiennes et québécoises. Au total, plus de 200 productions ont « fait » le Rideau Vert : citons La Reine morte de Montherlant, Partage de midi de Claudel, L’Aigle à deux têtes de Cocteau, La Vie est un songe de Calderon de la Barca, Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, On ne sait comment de Pirandello, Les Trois Sœurs et La Mouette de Tchekhov, Le Lion en hiver de Goldman, Harold et Maude de Colin Higgins, La Ménagerie de verre de Tennessee Williams, Les Belles-sœurs de Michel Tremblay et La Sagouine d’Antonine Maillet.

Si elle a brillé sur la scène, Mme Brind’Amour a été remarquable aussi dans plusieurs téléthéâtres. Elle a joué également dans la série Marisol présentée à Télé-Métropole et dans la production cinématographique The Pyx. De plus, elle fait partie de la distribution de Monsieur le Ministre à l’affiche de Radio-Canada.

Pour son grand talent artistique, pour sa vision et sa persévérance, Yvette Brin d’Amour a reçu plusieurs reconnaissances officielles, dont l’Ordre du Canada (elle est nommée officière en 1967 et compagne en 1982); le prix Victor-Morin de la Société Saint-Jean-Baptiste en 1964; le Prix de la meilleure comédienne pour l’interprétation du rôle d’Ysé dans Partage de midi de Paul Claudel, en 1962; la Médaille Tchekhov décernée au cours d’une tournée en Russie, en 1965; le titre de docteure en philosophie honoris causa de l’Université d’Ottawa, en 1968; et l’Ordre national du Québec, en 1985.

Yvette Brind’Amour est décédée en 1992. Elle a reçu le titre de Grande Montréalaise dans la catégorie culturelle en 1985 et a été nommée commandeure de l’Ordre de Montréal en 2016.

Source : Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Le portrait et les notes biographiques apparaissant dans cette page étaient à jour au moment de l’admission de cette personne à l’Académie des Grands Montréalais.