À l’écrit et en parole, Myrtelle Chéry communique son expérience en tant qu’immigrante et artiste invitée pour le projet Raconte-moi… Haïti et Montréal.
En 2012, la Ville de Montréal et le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles du Québec (MICC) ont confié au Centre d’histoire de Montréal la mission de recueillir et de raconter l’histoire récente des Haïtiens qui, en 2010, ont souffert du terrible séisme qui a détruit plusieurs villes et villages de l’île. Ce projet culturel et patrimonial a été réalisé dans le cadre du programme de Soutien à l’intégration, liaison et accompagnement (SILA) mis en place par la Ville à la suite du séisme.
Pour l’exposition Raconte-moi… Haïti et Montréal, un défi a été lancé aux artistes invités : travailler à partir de mannequins pour témoigner des minutes fatidiques du tremblement de terre; utiliser des valises qui rappellent les parcours sinueux de ceux qui ont quitté Haïti et ont été accueillis à Montréal par des amis ou membres de leurs familles.
S’inspirant de leur propre vécu et de leur expérience du séisme, les artistes ont créé des œuvres teintées de courage, de vitalité et d’espérance. Ils ont aussi été invités à témoigner de leurs propres histoires, car elles racontent si bien celles de milliers de leurs compatriotes.
Myrtelle Chéry
Myrtelle Chéry
Démarche artistique
Myrtelle Chéry est née en Haïti et, dès son plus jeune âge, elle a été initiée à l’art pictural en fréquentant le Centre d’art haïtien. Immigrant au Québec en 1986, elle y termine des études universitaires en histoire de l’art, en urbanisme et en gestion de projets.
Parallèlement à ses études professionnelles, Myrtelle poursuit sa démarche d’artiste visuelle à travers des esquisses, des ateliers d’art et, surtout, des voyages d’exploration aux États-Unis et en Europe.
Femme d’action, elle organise ses premiers vernissages dès 1997 et participe à plusieurs expositions collectives auprès d’artistes confirmés tels que Laurenceau, LeBreton, Barbeau. Aussi, l’artiste se démarque par son sens des affaires en rendant sa peinture accessible à un public très large, à travers une gamme de sous-produits tels que lithographies, cartes de voeux et calendriers. En 1999, Myrtelle Chéry devient la cofondatrice de SublimArt, une entreprise de promotion d’art caribéen qui réalise des événements culturels et des reproductions d’art. Cette entreprise lui sert de tremplin pour établir, dès 2003, sa première galerie d’art à Montréal, MosaïkArt, dont la mission est de créer une fenêtre pour l’art ethnique tant au Québec qu’à l’international.
L’originalité de l’oeuvre de Myrtelle réside dans une palette riche, lumineuse, où l’arrangement des figures se veut une quête de l’harmonie grâce à l’imaginaire. Ses sujets de prédilection sont les femmes, les enfants et les objets anodins qui font référence au quotidien en mettant l’accent sur leur valeur esthétique. Pour l’artiste, l’oeuvre picturale se veut une fenêtre, un lieu de rencontre, où chacun raconte son histoire.
Artiste en quête de renouvellement, Myrtelle s’initie depuis quelque temps à une démarche plus graphique en adoptant des médiums texturés et vernis pour harmoniser mouvement et lumière. Ce projet d’exposition lui a permis de pousser l’expérience vers l’abstrait où matières et couleurs se superposent pour tisser une histoire aux détours surprenants, à l’image d’un parcours Haïti-Montréal.