Arrivée à Verdun à partir du début du XXe siècle, une communauté d’expatriés madelinots s’y est enracinée.
Fête des enfants du Mouvement Social Madelinot
Certains trouvent du travail dans les chantiers forestiers de la Côte-Nord, d’autres dans les industries du Saguenay ou de la Mauricie, dans les fonderies de la Nouvelle-Écosse ou dans les usines et hôpitaux de Montréal. Fiers de leurs racines acadiennes, les Madelinots forment des communautés « tissées serrées » dans les nouvelles villes où ils s’établissent et reviennent régulièrement dans leur archipel natal. Pendant ces années, on assiste à la formation d’une véritable diaspora madelinienne.
Quitter les îles et s’établir près du fleuve
Partie de hockey des Phoques de Verdun
À la même époque, plusieurs Madelinots immigrent aussi dans le quartier pour trouver du travail dans les ateliers du Canadien National, de la Dominion Glass ou dans d’autres industries à proximité. Plusieurs jeunes filles madeliniennes sont engagées comme domestiques par des familles de Westmount. Le mouvement de migration se poursuit pendant la Seconde Guerre mondiale alors que plusieurs expatriés des Îles-de-la-Madeleine trouvent un emploi dans les usines situées à proximité de Verdun. Des enseignantes et des infirmières viennent aussi s’établir en ville. À leur arrivée à Montréal, des jeunes originaires des îles s’installent en pension chez des familles madeliniennes arrivées plus tôt dans la métropole.
Le Mouvement Social Madelinot
Fête de Noël au Mouvement Social Madelinot
Un mois plus tard, la mission de l’organisme prend de l’ampleur et le comité change de nom. Il devient alors le Mouvement Social Madelinot et vise à regrouper autour d’activités sociales, philanthropiques, culturelles et sportives des Madelinots de naissance, d’adoption ou d’alliance. Aux yeux du président, Léo Benoit, « le but principal du M.S.M. [Mouvement Social Madelinot] est de meubler la solitude de ceux qui sont éloignés ». En peu de temps, le mouvement compte 500 membres. Dès la première année, il organise des soirées amicales dans le sous-sol de l’école Notre-Dame-de-la-Paix, des « partys » de homards, des ligues de quilles et de hockey, un concours pour élire la reine du mouvement social à l’occasion du bal des duchesses ainsi que plusieurs autres activités.
Un groupe très actif
Collecte de fonds du Mouvement Social Madelinot
Toujours en 1970, le journal L’Archipel, le bulletin d’information des Madelinots de Verdun, est publié pour la première fois et livré chez ses abonnés. Quatre ans plus tard, la publication cesse ses activités. Elle est remplacée quelques mois plus tard par le journal L’Hameçon. En plus d’articles sur des sujets variés, le journal contient un « carnet social » qui recense les naissances, déménagements, voyages et maladies de membres de la communauté, des comptes rendus à propos de l’âge d’or, du jeu de quilles, du hockey ou encore des activités du comité culturel. Il est publié jusqu’en 2002.
Le mouvement demeure bien vivant dans les décennies qui suivent et de grandes célébrations marquent le 35e anniversaire de l’association en 2004, ainsi que le 50e en 2019. En 2020, les membres du Mouvement Social Madelinot se retrouvent toujours pour jouer au bingo ou aux cartes.
Les Madelinots dans le sud-ouest de Montréal en 2020
Bal des duchesses
Merci à Jules Boudreault et à Lola Vigneau pour leur collaboration à la recherche nécessaire à l’écriture de cet article.
CARBONNEAU, Pauline. Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine, L’Étang-du-Nord, Les éditions la Morue Verte, 2016.
FORTIN, Jean-Charles. Les Îles-de-la-Madeleine, histoire en bref, Presses de l’Université Laval, 2004.
FORTIN, Jean-Charles et Paul LAROQUE. Histoire des Îles-de-la-Madeleine, Québec, Les Éditions de l’IQRC, no 15, 2003, 403 p. (coll. Les régions du Québec).
GRAVEL, Denis et Hélène LAFORTUNE. Verdun 125 ans d’histoire, 1875-2000, Montréal, Ville de Verdun/Archiv-Histo inc., 2000, 318 p.
HÉBERT, Pierre-Maurice. Les Acadiens du Québec, Montréal, l’Édition de l’Écho, 1994, 478 p.
LEBLANC, Yves. Les Îles de la Madeleine face à leur destin, Montréal, Leméac, 1980, 324 p. (coll. Ouvrages Historiques).
Revue L’Hameçon, vol. 5, no 5, févr. 1979.