L’organisme Logexpo a été le motif de multiples plaintes, critiques et moqueries, et même d’une enquête provinciale. Son but, fort louable, paraissait pourtant assez simple.
Logexpo - feuillet promotionnel
Avant même l’ouverture d’Expo 67, Logexpo est vivement critiqué par des agences de voyage américaines qui dénoncent un fouillis dans le traitement des réservations. Dans les semaines qui précèdent l’inauguration d’Expo 67, l’organisme reçoit jusqu’à 40 000 demandes par semaine et se montre incapable d’y répondre dans les délais souhaités. Les responsables de Logexpo attribuent alors les retards occasionnés à un manque de personnel et promettent d’y remédier aussitôt.
L’embauche d’employés supplémentaires n’éliminera cependant pas les retards. D’autres facteurs compliquent également le traitement des demandes. Le gouvernement provincial tarde notamment à transmettre aux responsables de Logexpo le prix des chambres de certains établissements.
L’offre privée est boudée
À la fin mars, on dénombre déjà 2,3 millions de nuitées réservées par 500 000 clients. Alors que près des deux tiers des demandes concernent des réservations de chambres d’hôtel et de motel, à peine 5 % se rapportent à des résidences privées, bien que plus de 30 000 places y soient disponibles.Afin d’accroître l’offre d’hébergement, des motels préfabriqués devaient être en opération pour la durée de l’exposition. Toutefois, la construction de plusieurs d’entre eux accuse d’importants retards et s’avère inachevée au moment de l’ouverture de l’Expo. Plusieurs visiteurs ayant déboursé une somme pour leur réservation se plaignent alors de ne pas avoir accès aux chambres promises. Du côté des responsables de Logexpo, la confusion est palpable. Un porte-parole d’Expo 67 affirme notamment que les dépôts versés en garantie pour les réservations ne peuvent être récupérés, alors qu’un autre avait dit quelques jours plus tôt qu’ils pouvaient l’être.
Logexpo
Face au nombre croissant de plaintes de visiteurs et d’agences de voyage, le gouvernement du Québec déclenche une enquête afin de faire la lumière sur les divers cafouillages rapportés. Le gouvernement force la fermeture de certains motels, considérés comme non conformes aux standards exigés. Parmi ceux-ci, le motel Poulin, à Brossard, devait comprendre 200 chambres, mais n’a finalement pas été complété à temps, et a vu apparaître sur son terrain ce que des journalistes ont qualifié de « mini-bidonville ». Des dizaines de roulottes y étaient alignées en guise de solution à l’indisponibilité des chambres. En plus de déplorer l’apparence générale des lieux, des clients se plaignaient de l’absence de douches.
Des réservations, mais pas d’hébergement
Logexpo - caricature
Alors que des clients ne peuvent accéder aux chambres de motel qu’ils ont réservées, des citoyens qui souhaitent héberger des visiteurs sont laissés pour compte. À la mi-juillet, l’agence Un Toit 67 Inc., qui regroupe plus de 6000 propriétaires montréalais, déplore que Logexpo ne lui ait acheminé aucun visiteur depuis l’ouverture de l’Expo, alors qu’elle est en mesure d’en héberger jusqu’à 40 000 par nuit. À Laval, 350 familles inscrites à Logexpo se plaignent également de ne toujours pas avoir reçu de réservations, trois mois après l’inauguration d’Expo 67.