La Division de l’expertise et du soutien technique, une ressource municipale méconnue
Créée en 1925, la Division de l’expertise et du soutien technique est le plus ancien laboratoire municipal au Canada. Une cinquantaine de spécialistes s’y partagent des tâches très diversifiées.
Division de l’expertise et du soutien technique
L’année 2015 marquait les 90 ans de ce laboratoire, rebaptisé depuis Division de l’expertise et du soutien technique. Presque centenaire, il mérite le titre de plus ancien laboratoire municipal du Canada. Mais son âge avancé ne l’empêche pas d’innover et de faire figure de pionnier dans plusieurs domaines d’expertise.
Environ 50 personnes se partagent les tâches à la Division. Ces employés sont des experts, des inventeurs, des « patenteux » qui développent des appareils et des techniques pour répondre aux besoins des divers services de la Ville. Il s’agit d’une entité unique en son genre au Québec, Montréal étant la seule municipalité de la province dotée d’un laboratoire de matériaux.
Quatre équipes de spécialistes
Division de l’expertise et du soutien technique
Pour répondre plus efficacement aux demandes, le personnel est divisé en quatre équipes:
- Recherche et développement;
- Géotechnique;
- Contrôle des matériaux et expertise;
- Environnement et conception de chaussée.
L’équipe de recherche et développement conçoit de nouveaux matériaux destinés aux travaux publics de la Ville. Elle offre à Montréal une position de chef de file dans le domaine du béton, grâce à ses liens avec des chercheurs universitaires et aux plateformes d’essais offertes par la Ville. On lui doit les premières utilisations de béton haute performance au Québec et la mise à l’essai de trottoirs plus écologiques.
Le comportement des sols est le dada de l’équipe de géotechnique. À Montréal, une bonne partie des projets exige une étude de sol préalable. Le travail de cette équipe est facilité par une précieuse base de données géoréférencées, où sont consignés tous les forages effectués par ou pour la Ville depuis près de 100 ans. Ces données restent valides parce que la nature du sol ne change pas. Lorsqu’une nouvelle construction voit le jour, de nouvelles données sont ajoutées pour enrichir la banque d’informations. En se basant sur sa connaissance des sols, l’équipe de géotechnique peut émettre les recommandations de sécurité nécessaires au bon déroulement des travaux, par exemple lors d’excavations profondes au centre-ville.
Division de l’expertise et du soutien technique
Lorsqu’une rue doit être réparée, le choix de la meilleure technique de réfection ou de la meilleure recette de mélange de bitumes revient à l’équipe environnement et conception de chaussée. Celle-ci doit prendre en compte le type de circulation et la nature du sol en place pour prescrire la solution idéale. Lorsque des excavations de sols sont nécessaires, l’équipe évalue le degré de contamination de ces derniers et s’assure de la gestion adéquate des débris.
Un rayonnement qui dépasse Montréal
Grâce à l’expérience acquise au fil des ans, la Division est devenue le centre d’expertise municipal le plus reconnu au Canada. La Ville de Montréal contribue à sa vitalité en acceptant de développer et de tester des nouveautés sur son territoire. D’autres municipalités peuvent maintenant bénéficier des essais et des recherches effectuées par la Division. La bonne réputation du laboratoire s’étend même jusqu’aux États-Unis, où ses travaux sont cités en exemple par l’American Society for Testing and Materials et le Highway Research Board. Avec tous les défis qui l’attendent à Montréal, ville en perpétuel développement, l’équipe d’ingénieurs, de techniciens et d’inspecteurs de la Division de l’expertise et du soutien technique a encore du pain sur la planche pour un autre siècle!
L’un des nombreux projets auxquels participe la Division du soutien et de l’expertise technique est celui de l’intégration de la poudre de verre recyclé dans la construction des trottoirs de Montréal. Nos trottoirs sont faits de béton, un assemblage qui contient du ciment, produit dont la fabrication crée beaucoup de CO2 et de poussière. Grâce à des études faites à l’Université de Sherbrooke, en collaboration avec la Société des alcools du Québec, un nouveau ciment plus écologique a été mis au point. Des essais ont permis de tester diverses formules contenant de 10 à 25 % de poudre de verre obtenue par recyclage de bouteilles de vin. Les résultats sont très concluants : l’ajout de poudre de verre diminue la perméabilité du béton et augmente sa durabilité. De plus, la production de ce béton amélioré coûte moins cher!
Pour analyser le comportement de ce béton « écologique » sur le terrain, la Ville de Montréal a autorisé son utilisation dans des sections d’essai. On les trouve, par exemple, devant le Musée des beaux-arts de Montréal, sur le pourtour du square Cabot et le long de l’avenue De Poutrincourt, dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. La Division suit l’évolution des sections d’essai, qui pourraient bien devenir la norme des trottoirs du futur. Sachant qu’un mètre de trottoir avec poudre de verre permet de récupérer 100 bouteilles de vin, et que l’on construit environ 130 km de trottoirs par année à Montréal, ce serait une très bonne nouvelle pour l’environnement.